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Sauvetage sur glace à la Gruère

Un drôle de commando a débarqué hier après-midi dans les brumes sinistres de l'étang de la Gruère. Une dizaine de martiens fluo, dont une femme, arborant les haches croisées de Bienne sont intervenus. Il fallait exercer le sauvetage de personne en milieu aquatique. Pas évident.

25 févr. 2011, 10:29

La surprise était de taille: la couche de glace de l'étang de la Gruère avait encore une bonne vingtaine de centimètres. Il a fallu tronçonner une ouverture dans cette banquise Taignonne comme pour la pêche nordique. Sauf qu'ici, le poisson se présentait sous la forme d'une personne en détresse simulant sa chute dans l'eau noire après que la surface a cédé sous son poids. L'exercice a été en plus freiné par une couche de neige fraîche et lourde.

«Il faut savoir travailler dans toutes les conditions», remarque Didier Wicht chef du Groupe de recherche et d'intervention en milieu périlleux (Grimp) de Bienne. C'est lui qui intervient comme ici ou pour sauver un spéléologue coincé dans un siphon ou un utilisateur de la via ferrata suspendu dans le vide aux Echelles de la mort, ou un ouvrier en difficulté dans un chantier ou dans un silo.

Dans un premier temps, l'intervention (ici commandée par Mathias Reber) ne paie pas de mine. Deux personnes s'activent au bord de la glace normalement fragile à évaluer la situation, à établir le contact avec la personne en détresse tandis que toutes les autres préparent le matériel de sécurité en amont, la planche, les pics, la passerelle, puis les couvertures chauffantes. Le matos est flambant neuf. Une remorque pleine reçue voici à peine un mois.

Premier geste qui sauve, lancer une corde au malheureux qui ne peut pas s'extraire de l'eau sans aide. A chaque tentative, il bascule sous la glace. Ensuite un pompier se rend avec une planche souple du même type que pour une désincarcération et des pics pour crocher dans la glace. Arrivé près du trou, il plonge derrière la personne immergée, passe un harnais (une banane) sous les bras du sinistré, le hisse et le couche à plat ventre sur la planche, lui dessus, tandis que les autres pompiers tirent l'équipage au moyen de deux cordes, une bleue arrimée au sauveteur, une rouge à la planche.

Le sauveteur porte une veste isolante comme celles portées par les navigateurs en haute mer. Au besoin, les intervenants sortent une longue passerelle gonflable en dix secondes et pouvant servir de passerelle comme de radeau. «Il faut qu'on s'y mette avec ce nouveau matériel», explique le chef qui rappelle les maîtres mots de l'intervention: rapidité, préparation, application. Il explique aussi que si la glace se rompt et qu'une personne passe à la flotte, il doit essayer de ne pas paniquer, surtout bouger le bas du corps pour maintenir la circulation du sang. Pour le réchauffer ensuite, ne jamais le faire à partir des membres. Cela doit venir du corps. D'où les couvertures chauffantes.

Pour le sauvetage, un numéro à retenir: le 118. /YAD

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