C’est en pleurs que Charlène Cattin découvre sa boutique, jeudi 9 avril à 5h30, à Saignelégier. La cause de son dépit? La quinzaine d’arrangements qu’elle avait déposés la veille au soir devant son magasin Les Fleurs s’emmêlent, en vue des fêtes de Pâques, avaient disparu.
Elle livre alors son désarroi sur Facebook dans une vidéo très touchante et largement partagée.
«Nous sommes à 100 francs près»
Une dizaine de mètres plus loin, un support en bois issu de son magasin et posé sur un puits (photo SP) attire son attention. En se penchant, elle découvre, stupéfaite, la totalité de ses compositions florales jetées au fond de ce trou. «Il y en avait pour 250 à 300 francs», nous raconte celle qui met une tirelire à côté des fleurs en cette période de confinement. «La répercussion sur les petits commerces est telle qu’il faut bien trouver des solutions pour payer ses factures.» Proposer des fleurs devant son enseigne en fait partie. «Les gens jouent bien le jeu. Ils sont adorables et généreux», tient-elle à relever.
Elle ne pense pas que c’est pour voler de l’argent que cet acte de vandalisme a été commis. «Très sincèrement, j’espère que les responsables sont de petits jeunes qui ont commis une erreur due à leur âge.» La fleuriste a néanmoins déposé plainte. «En temps normal, je ne pense pas que je l’aurais fait. Mais là, nous traversons une période tellement difficile financièrement que nous sommes à 100 francs près.»
Contactée par un Parisien
Sa situation précaire a ému. «En postant une vidéo sur Facebook, jamais je n’aurais pensé toucher autant de monde. C’est juste incroyable!» Charlène Cattin a été contactée par des personnes domiciliées à Genève ou à Zurich et «même par un vieux monsieur habitant à Paris». Ils veulent soutenir la jeune fleuriste qui a ouvert son échoppe voici un an et demi en lui faisant un don ou, pour les plus proches, en commandant des fleurs. Encore ébranlée, la jeune femme n’en revient encore pas de «ces démarches attentionnées».
Dans la situation sanitaire hors normes que nous vivons, la rédaction d’«ArcInfo» est mobilisée afin d’accompagner ses lecteurs avec une information précise et fiable. Notre journalisme, professionnel et indépendant, ne bénéficie d’aucune subvention. Nous avons cependant choisi de proposer en libre accès une grande partie de nos contenus touchant aux aspects essentiels et vitaux de cette crise. Plus que jamais en cette période inédite, l’information a une valeur. Elle est produite par nos journalistes et nos photographes avec passion et engagement. Si vous souhaitez nous soutenir, vous trouverez plus d’informations sur nos abonnements en cliquant ici.