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Prison ferme pour avoir fauché un jeune homme sur un passage piéton aux Emibois

La Cour pénale a reconnu coupable un automobiliste jurassien qui avait mortellement fauché un jeune homme sur un passage piéton en 2016 aux Emibois (JU). Les juges n’ont pas retenu le meurtre par dol éventuel, comme le demandait le Ministère public.

06 mars 2020, 14:41
La peine est légèrement supérieure à celle prononcée en première instance.

Un automobiliste jurassien a été condamné en appel vendredi à 35 mois de prison, dont 17 ferme, pour avoir mortellement fauché un jeune homme sur un passage piéton en 2016 aux Emibois (JU), sans se soucier de sa victime. Pour le Tribunal cantonal, l’accusé ne s’est pas livré à une course-poursuite.

La Cour pénale a reconnu l’automobiliste coupable d’homicide par négligence et de violations à la Loi fédérale sur la circulation routière (LCR). Au moment du drame, l’homme roulait à une vitesse excessive et était sous l’influence de l’alcool. «Il ne s’agit pas d’une peine clémente», a estimé le président de la Cour, Pascal Chappuis.

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Les juges n’ont pas retenu le meurtre par dol éventuel, comme le demandait le Ministère public, qui avait requis une peine de 6,5 ans de prison. A l’issue du procès en appel, le prévenu écope de 35 mois de prison, dont 17 mois ferme qui ne pourront pas être purgés en semi-détention, et 18 mois avec sursis partiel pendant cinq ans. La peine est légèrement supérieure à celle prononcée en première instance.

Victime projetée à 49 mètres

La voiture du prévenu avait percuté un homme de 21 ans, projetant son corps à 49 mètres. L’automobiliste avait manqué de peu de faucher l’amie de la victime, qui marchait également sur le passage piéton. C’est le jeune homme qui, avant d’être heurté, l’a poussée pour la protéger de l’impact.

Après avoir renversé le jeune homme, l’automobiliste a percuté deux panneaux de signalisation. Il s’est arrêté et a regardé en direction des lieux de l’accident avant de poursuivre sa route pour rejoindre le domicile de ses parents.

«J’aimerais encore une fois demander pardon», a déclaré l’accusé lors de la première journée d’audience, entre deux sanglots. Il a affirmé ne pas pouvoir s’expliquer pourquoi il n’a pas remarqué les deux jeunes sur le passage piéton. «Son comportement a causé la mort d’un homme, mais il n’a pas envisagé la survenance d’un accident mortel», a affirmé le juge Pascal Chappuis.

Ce jeune homme n’était pas seul sur le banc des accusés. Un second conducteur, qui suivait de près et à une vitesse excessive la voiture du premier automobiliste, a écopé de 120 jours-amende à 100frs avec sursis pour violations à la LCR. Il ne s’était pas arrêté sur les lieux de l’accident.

La procureure Frédérique Comte avait requis contre lui une peine de 4 ans de prison pour homicide par négligence et mise en danger de la vie d’autrui. Au final, la peine est la même que celle prononcée en première instance.

Pas de course-poursuite

Les prévenus, qui se connaissaient, avaient quitté un établissement public de Saignelégier, chacun à bord de son véhicule. Pour la procureure, il y avait un esprit de compétition qui a conduit à une course-poursuite.

La Cour pénale a toutefois écarté cette hypothèse. «Il avait la possibilité de semer son adversaire, mais il ne l’a pas fait», a déclaré le juge Pascal Chappuis à propos du premier conducteur. «Rien ne permet d’affirmer qu’il y a eu un défi des prévenus quand ils ont pris le volant ou en cours de route». C’était aussi la thèse présentée par la défense.

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