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Prison avec sursis pour la mère infanticide de Reconvilier

Ce lundi, le tribunal régional de Moutier a condamné une mère coupable d’infanticide sur son bébé en 2019 à Reconvilier. Elle écope d’une peine de 15 mois de prison avec sursis durant trois ans.

15 févr. 2021, 12:44
L'enfant était en vie et en bonne santé à sa naissance.

Le tribunal régional de Moutier a condamné lundi une femme à 15 mois de prison avec sursis durant trois ans pour infanticide. L’accusée avait abandonné son bébé sur un tas de neige en janvier 2019 à Reconvilier. Ce drame avait ému toute la région.

L’enfant était en vie et en bonne santé à sa naissance. La mère, qui souffrait d’un déni de grossesse, l’a ensuite placé dans un sac-poubelle puis déposé sur une place de parc près de la salle des fêtes de ce village du Jura bernois. Le corps, qui n’avait pas subi de coups, avait été découvert par des cantonniers.

«Vous saviez qu’en l’abandonnant ainsi vous condamniez l’enfant à une mort certaine», a déclaré la juge unique du tribunal régional Jura bernois-Seeland Maïli Rüfenacht. «C’était à vous de veiller sur lui», a ajouté la magistrate en qualifiant de lourde la culpabilité de l’accusée qui n’a pas contesté les faits.

La prévenue n’est pas parvenue à expliquer son comportement. L’expertise psychiatrique a conclu qu’elle souffrait d’un déni de grossesse jusqu’à l’accouchement où elle était seule puis d’un facteur de stress aigu lors de la naissance.

Thérapie exigée

Pour la juge, la jeune femme aurait pu sauver son enfant en appelant une ambulance ou ses proches mais elle a finalement choisi «la pire des réactions». Le sursis de trois ans est subordonné à la poursuite d’une thérapie ambulatoire.

Le procureur avait requis une peine privative de liberté de 24 mois avec sursis durant deux ans. Dans son réquisitoire, Pascal Fischer avait estimé que la prévenue avait agi égoïstement tout en reconnaissant qu’elle était complètement démunie au moment de l’arrivée de l’enfant. Il n’y avait pas eu de préméditation.

La défense, qui avait rappelé que la prévenue ne contestait pas les faits, avait demandé une peine pécuniaire avec sursis durant deux ans. L’avocat avait souhaité la poursuite du traitement ambulatoire de sa cliente. Il avait relevé que la jeune femme avait été en déni de grossesse jusqu’à la naissance.

La peine maximale prévue par le Code pénal suisse pour la mère qui aura tué son enfant pendant l’accouchement ou alors qu’elle se trouvait encore sous l’influence de l’état qui suit l’accouchement est de trois ans au plus.

La juge unique n’a pas accordé de réparation pour tort moral au père biologique de l’enfant qui ignorait que la mère de l’enfant était enceinte jusqu’à la fin de leur relation. Elle a estimé que le lien affectif a été créé après le décès de l’enfant.
 

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