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Plus «concours» que «marché»

De «marché» et «concours», c'est le second terme qui représente le mieux la fête d'aujourd'hui. L'élevage par passion a peu à peu remplacé la foire au bétail et la vente de masse. Parole aux experts.

10 août 2009, 06:14

Au Marché-Concours, l'aspect «concours» prend toujours plus le pas sur le «marché». La journée du samedi, rendez-vous par excellence des éleveurs de franches-montagnes, en est le baromètre. La grande majorité de ceux qui participent au concours et exposent leurs chevaux sont des passionnés.

Quelque 400 sujets, sur 420 annoncés, sont passés devant le collège des jurés présidé par Hermann Gehrig. C'est une affluence légèrement au-dessous des années précédentes (450 les bonnes années), due en partie à un invité de dernière minute chez plusieurs éleveurs: le dartre. Cette allergie cutanée se caractérise par la perte de poils en certains points de la robe. Les concernés ont bien réagi face à ce problème car aucun cheval n'a été refusé par les vétérinaires.

Les éleveurs présents, eux, proviennent pour les 90% du Jura historique. «Le canton de Neuchâtel ne participe quasiment plus aux concours», soulignait Hermann Gehrig à l'issue de la journée. Ils ne sont pas les seuls à renoncer à s'inscrire, car le niveau de qualité des franches-montagnes présents a tendance à s'élever. «Seule la crème de la race participe», expliquait Henri-Jo Willemin, fin connaisseur du sujet. «Ceux qui sont mal placés au concours sont d'ailleurs tous de très bons chevaux, qui correspondent bien aux critères de la race.»

Passionnés, la plupart des éleveurs suivent de près ces fameux critères. Les franches-montagnes recherchés sont bien proportionnés, avec des épaisseurs de membres qui correspondent bien au cheval. Son image, donc sa tête, doit si possible être formée d'un large front, avec un œil actif et des oreilles plutôt courtes. L'animal doit se situer entre 150 et 160 centimètres au garot.

Le grand gagnant de la journée, chez les étalons de plus de cinq ans, fut Norway, de Jean-Philippe Cattin (Les Breuleux).

Cette concentration d'animaux de qualité se distancie du marché de masse. Hermann Gehrig se souvient: «On est loin de l'époque où l'on chargeait des wagons pour toutes les régions du pays. Où le chemin de fer était affrété spécialement.» Place à la relève. «Non seulement on ne fait plus de la simple production, mais il y a une sacrée bonne équipe de jeunes qui se lancent», a signalé Henri-Jo Willemin, refusant la nostalgie. «Il faut les écouter, ils sont motivés et ont de nouvelles idées.»

Dans ce contexte, le stand des chevaux à vendre, de la Fédération jurassienne d'élevage chevalin, était pourtant satisfait d'avoir écouler dix bêtes, sur les 24 présentées. Ils se sont négociés entre 5500 et 9000 francs. /DWI

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