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Pas de cas Lumengo dans le Jura

11 janv. 2011, 11:28

Y a-t-il eu fraude lors des élections cantonales de l'automne dernier dans le canton du Jura? Poser la question n'a rien de farfelu, car la chancellerie d'Etat s'est penchée sur le problème. Après analyse, elle a décidé de ne pas donner suite. C'est à Courtételle que certaines «anomalies» sont apparues dans l'élection au Parlement, au point que le président du bureau de vote du village a préféré prévenir la chancellerie. Nous ne sommes toutefois pas en présence d'une nouvelle affaire Ricardo Lumengo, du nom du conseiller national socialiste biennois, condamné fin 2010 pour fraude électorale. Le politicien avait admis avoir rempli de sa main 44 bulletins de vote à son nom à l'occasion des élections fédérales de 2007.

C'est la liste du CS-POP qui a suscité des interpellations. Premier étonnement de la part du bureau de vote: le score du parti. De 50 listes en 2006, il est passé à 121 quatre ans plus tard (21 bulletins non modifiés, 100 modifiés). Ce sont justement ces derniers qui ont fait jaser. Une partie à tout le moins. «Une septantaine de bulletins litigieux», affirmait un politicien. En réalité, c'est nettement moins. «Une dizaine à tout casser», commente Nicolas Guenin, collaborateur scientifique au sein de la chancellerie d'Etat.

Des bulletins modifiés l'ont été, semble-t-il, par la même personne. Et toujours en faveur du même candidat. «Nous disposons de très peu de moyens pour investiguer», ajoute Nicolas Guenin. «C'est toujours délicat. Car c'est vieux comme le monde que quelqu'un remplisse un bulletin à la place du votant. Il y a des raisons parfaitement valables. Des personnes âgées, ou des autres, rencontrent des problèmes lorsqu'il s'agit de remplir des documents manuscrits. Reste que la loi sur les droits politiques dit qu'une personne doit exprimer son vote elle-même. En dernier recours, une plainte peut être déposée contre la validité d'une élection. C'est très rare, et ce ne fut pas le cas en 2010. Il n'y a pas lieu d'évoquer une fraude massive, ni une tentative de manipulation. Le nombre de bulletins suspects est faible. Ceux-ci n'ont eu aucune influence décisive sur le résultat de l'élection.»

Impossible de savoir si ces bulletins modifiés l'ont été dans le cadre du vote par correspondance. Car comme le rappelle Nicolas Guenin, tous les bulletins sont mis dans la même urne avant dépouillement. Le cas soulevé à Courtételle est unique pour ce qui touche aux élections cantonales de 2010. Qui sont ainsi définitivement validées. /gst

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