L'Hôpital du Jura (H-JU) a réussi sa mue en s'inspirant fortement du plan hospitalier, en partie réalisé. Le rapport d'activité 2010 de l'établissement regorge d'éléments positifs. Les responsables de l'H-JU étaient donc forcément de bonne humeur hier matin à Delémont au moment de commenter le document d'une trentaine de pages. L'avenir? Teinté de rose, mais avec le nouveau mode de financement de la Lamal à partir du 1er janvier 2012, pas question de grimper aux rideaux. Reste que les bases sont saines et les Jurassiens ont de plus en plus confiance en «leur» hôpital. C'est certainement là la plus belle des récompenses pour l'ensemble des collaborateurs, soit environ 1600 personnes (dont 15% de frontaliers) pour 1200 emplois plein temps.
160 millions de charges
Résumer en quelques dizaines de lignes l'exercice annuel d'un hôpital qui a accueilli plus de 13 000 patients l'année dernière (+4%) tient évidemment de la gageure. Car l'H-JU (sites de Delémont, Porrentruy, Saignelégier et la Promenade) en 2010, c'est aussi: plus de 25 000 personnes qui ont eu recours aux urgences, 28 000 heures de formations dévolues au personnel, 51 000 examens radiologiques, près de 500 000 analyses en laboratoire, 650 tonnes de linge lavé, 702 000 repas confectionnés et 901 000 litres de mazout consommé. A la clef: une perte nette de 362 000 francs. Une paille en comparaison des charges qui frôlent les 160 millions.
«Oui. L'Hôpital du Jura va bien. Nous nous efforçons à bâtir son avenir. Avec deux objectifs: continuer de prodiguer des soins de qualité et assurer la pérennité d'un établissement périphérique performant entre Bienne et Bâle. Avec un paysage hospitalier sans cesse en transformation, notre mission est permanente. Nous devoir est d'anticiper le cours des événements», a commenté Marc Chappuis, le président du conseil d'administration. L'homme était d'autant plus satisfait que le (long) litige lié au Tarmed a enfin pu être liquidé. Il en a coûté au total un million à l'hôpital, alors qu'au départ, Santé Suisse brandissait une facture de 3,6 millions. Encore une donnée chiffrée: l'endettement est passé de 22 à huit millions en l'espace de cinq ans.
Selon leurs dires, les responsables de l'établissement ont su éviter le cactus: le regroupement du service de médecine interne sur le site de Delémont s'est finalement bien déroulé. Le centre de rééducation de Porrentruy sera achevé dans une année. Plus de 20 millions seront investis à la Promenade en 2012. Les collaborations avec les centres universitaires ne cessent de se développer. L'Hôpital du Jura a vraiment la cote. Marc Chappuis: «Je suis toujours surpris du nombre de candidats lorsqu'un poste de médecin est mis au concours.»
Antenne oncologique
Une unité de surveillance et de triage a été créée sur le site de Porrentruy. Elle permet de diminuer les hospitalisations aiguës de courte durée. Cette cellule autorise un retour à la maison sans hospitalisation dans 70% des cas. Le service des urgences a été renforcé. L'équipe d'ambulance dispose désormais d'un téléphone mobile lui permettant d'envoyer l'électrocardiogramme d'un patient atteint d'un trouble cardiaque au cardiologue de l'H-JU. Une fois le diagnostic posé rapidement, l'ambulance peut filer directement sur Bâle, sans passer par les urgences de l'H-JU. «En cardiologie, la gestion du temps est prédominante», a insisté le Dr Michel Brünisholz, chef du département médical. L'arrivée prochaine d'une pointure au niveau de l'oncologie (cancers), Christian Monnerat, en provenance de l'Hôpital neuchâtelois, réjouit évidemment la direction de l'H-JU. Celle-ci désire augmenter l'attractivité du site de Saignelégier en ouvrant notamment une antenne oncologique dans le chef-lieu franc-montagnard dès le début 2012. A l'avenir, le site pourrait aussi abriter des cabinets médicaux. A la tête de l'H-JU, on croit à Saignelégier. Ouf!