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Moutier: le procès de la mère infanticide s’est ouvert

Ce mercredi, le procès d’une mère accusée d’infanticide sur son nouveau-né en 2019 à Reconvilier s’est ouvert. La jeune femme risque une peine de 24 mois de prison avec sursis durant deux ans.

10 févr. 2021, 16:50
Après avoir mis au monde l'enfant, la mère l'aurait placé dans un sac-poubelle, puis déposé sur une place de parc.

C’est un procès pénible qui s’est ouvert mercredi à Moutier. La mère d’un nouveau-né retrouvé mort en janvier 2019 à Reconvilier (BE) doit répondre d’infanticide. Le Ministère public a requis une peine de 24 mois de prison avec sursis durant deux ans.

L’enfant était en vie à sa naissance, selon l’Institut de médecine légale. La mère l’aurait ensuite placé dans un sac-poubelle puis déposé sur une place de parc de la salle des fêtes de ce village du Jura bernois. Le corps, qui n’avait pas subi de coups, avait été découvert par des cantonniers.

Devant le tribunal, la prévenue âgée d’une vingtaine d’années ne conteste pas les faits. Elle a reconnu avoir abandonné son bébé sur un tas de neige peu après sa naissance. «Je ressens de la tristesse», a déclaré la jeune femme qui suit une thérapie. Elle ignorait être enceinte jusqu’à l’accouchement.

Déni de grossesse

Selon l’acte d’accusation, la prévenue se trouvait jusqu’au moment de la naissance de l’enfant en état de déni de grossesse, puis lors de la naissance face à un facteur de stress aigu. Pour le Ministère public, la prévenue savait et voulait que l’enfant meure dans ces conditions ou du moins acceptait cette issue fatale.

Dans son réquisitoire, le procureur Pascal Fischer a estimé que la prévenue avait agi égoïstement tout en reconnaissant qu’elle était complètement démunie et interloquée au moment de l’arrivée de l’enfant. Le représentant du Ministère public estime qu’il n’y a aucune indication sur une éventuelle préméditation.

Peine requise par le procureur

Le procureur a requis une peine privative de liberté de 24 mois avec sursis durant deux ans. «Il faut une sanction qui présente une certaine sévérité car cette sanction permettra de mieux avancer», a estimé Pascal Fischer en évoquant l’avenir de la prévenue.

La peine maximale prévue par le Code pénal pour la mère qui aura tué son enfant pendant l’accouchement ou alors qu’elle se trouvait encore sous l’influence de l’état qui suit l’accouchement est de trois ans au plus.

Pour la défense, l’accusation d’infanticide n’est pas contestée et les faits sont admis par l’accusée. «Elle a été en déni de grossesse totale jusqu’à la naissance», a déclaré l’avocat Gwenaël Ponsart, ajoutant que l’accusée n’avait rien à cacher.

Il s’est opposé à une peine privative de liberté et a demandé à la juge unique du Tribunal Jura bernois-Seeland de prononcer une peine pécuniaire avec sursis durant deux ans. Il a souhaité la poursuite du traitement ambulatoire de sa cliente. Le verdict est attendu lundi.

Présent à cette audience, le père biologique de l’enfant a souhaité attendre des réponses et retrouver la paix. «Ma fille veille sur moi et est souvent à mes côtés», a dit cet homme. Il ignorait que la femme était enceinte jusqu’à la fin de leur relation. La partie plaignante a demandé une réparation pour tort moral.

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