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Les producteurs de lait sont aux abois

25 févr. 2011, 04:15

A l'heure de présenter son rapport annuel et ses perspectives d'avenir, la Chambre jurassienne d'agriculture (CJA) ne cachait pas ses craintes profondes quant au marché du lait, hier face à la presse. La motion Aebi, qui ambitionnait de mettre un terme à la surproduction laitière, a été rejetée mardi par la Commission de l'économie et des redevances du Conseil des Etats.

«Une minorité impose sa volonté à la majorité des producteurs», déplore le secrétaire général de la CJA Jean-Paul Lachat, qui quittera ses fonctions fin mars, après huit ans de service. La chambre fait un constat amer: il se produit beaucoup trop de lait d'industrie en Suisse. Du coup, les prix n'ont jamais atteint l'objectif de 65 centimes par kilo, fixé par l'Interprofession du lait (IP Lait). Dans le Jura, la moyenne se situe aux alentours de 55 centimes. Le Jura est particulièrement concerné par ce problème, car sur un millier d'exploitations, plus de la moitié sont spécialisées dans l'industrie laitière. Pour rappel, la motion, acceptée à l'automne par le National, proposait de taxer jusqu'à 30 centimes par kilo de lait les producteurs dépassant les quantités de base, fixées annuellement. En d'autres termes: ceux qui ne jouent pas le jeu et produisent en surquantité devraient passer à la caisse. Les milieux libéraux se sont prononcés contre ce texte qui, selon eux, entraînerait un retour à l'économie planifiée. Autre problème: les producteurs de lait ne sont même pas d'accord entre eux. «En Suisse alémanique, certains sont tournés vers le volume de production, tandis que dans nos régions, c'est le prix qui compte», note Jean-Paul Lachat.

A ce stade, la commission précitée du Conseil des Etats propose de limiter à 2 centimes la taxe prélevée sur les excédants de production. «Si la motion ne passe pas mieux que selon cette proposition, l'Interprofession n'a aucune chance de remplir sa mission», estime le président de la CJA Philippe Jeannerat. En début de semaine, la fédération Prolait, regroupant les producteurs neuchâtelois, vaudois et fribourgeois, a déjà quitté l'IP Lait. Le Jura va-t-il suivre? «Nous devrons commencer par mesurer les répercussions sur les producteurs avant de décider d'une stratégie», répond Philippe Jeannerat.

Autre préoccupation de la CJA, la diminution de la surface agricole disponible, conséquence d'une urbanisation galopante. «Le canton du Jura est le plus mauvais élève», remarque Jean-Paul Lachat, avec 820 mètres carrés de sol urbanisé par habitant. Et la tendance augmente à grande vitesse. A l'avenir, la CJA souhaite être intégrée dans les discussions liées aux extensions de zones industrielles.

A noter que la CJA vient de mettre en ligne un site internet avec des informations de proximité pour les éleveurs et agriculteurs du canton. /dwi

www.agrijura.ch

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