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Les francophones de Bienne seraient pénalisés par un départ du Jura bernois

Un éventuel départ du Jura bernois pour rejoindre le canton du Jura serait un coup dur pour les francophones de Bienne. Il serait très difficile de sauvegarder des structures bilingues cantonales. En revanche, la ville ne risque guère de souffrir économiquement.

15 avr. 2011, 14:18

Ces constats figurent dans une étude sur les relations entre Bienne et le Jura bernois présentée aujourd'hui. Le document, qui compte 123 pages, n'apporte pas une réponse claire à la question de savoir si Bienne se porterait mieux ou non avec une nouvelle frontière.

Avec cette étude, le canton de Berne veut évaluer les conséquences sur sa minorité francophone de la création d'une entité formée du Jura et du Jura bernois. Ce scénario a été retenu par l'Assemblée interjurassienne (AIJ) pour résoudre le conflit jurassien avec celui du «statu quo +».

Avec le départ des 51'000 habitants du Jura bernois, la communauté francophone restante n'aurait ni le poids ni les moyens d'assurer la défense de ses intérêts sans politique cantonale volontariste. Le prix pour maintenir un bilinguisme «sous perfusion» risquerait d'être lourd à payer pour le canton de Berne.

Perte d'influence
Les mesures institutionnelles de protection de la minorité comme  la garantie de douze sièges au Parlement seraient partiellement vouées à disparaître. La représentation des francophones dans le canton de Berne chuterait de 7 à 2%.

Le président du Conseil des affaires francophones (CAF) de Bienne  Philippe Garbani se demande si les 98% de la population bernoise  accepteraient des investissements en faveur du bilinguisme. A Bienne, la proportion des Suisses de langue française est restée stable entre 1979 et 2010 à 35%, soit près de 20'000 personnes.

Bienne centre économique
Les perspectives sont en revanche plutôt rassurantes sur le plan  économique. Le document relève en effet qu'en cas de scission du Jura bernois, la ville ne risquerait guère de souffrir et qu'au niveau de l'emploi en général, Bienne pourrait être gagnante en accueillant des services. Reste à savoir si les francophones en profiteraient.

Le gouvernement bernois n'a pas encore fait d'analyse politique du document de la Communauté d'études pour l'aménagement du territoire (CEAT) à Lausanne. Son président Philippe Perrenoud a rappelé lors de la présentation du rapport qu'aucune décision ne serait prise sur l'avenir du Jura bernois sans un examen du cas de Bienne.

Canton bilingue

Le départ du Jura bernois ferait dans tous les cas perdre à Berne sa légitimité de canton bilingue et conduirait à un affaiblissement de son rôle de pont entre régions linguistiques. Une situation qui affaiblirait les autres cantons bilingues du Valais et de Fribourg.

«Le gouvernement bernois a toujours affirmé que le départ du Jura  bernois serait problématique pour le canton et pour la Suisse toute  entière», a souligné le vice-chancelier du canton de Berne, Michel  Schwob. La ville de Bienne n'a pas non plus encore pris position, a  indiqué son maire Erich Fehr qui a rappelé les liens étroits entre les deux régions.

Bienne n'entend pas s'immiscer dans la «Question jurassienne» mais mener une neutralité active. Les autorités estiment que l'avenir de la cité bilingue doit être intégré dans la réflexion de  l'AIJ. /ats

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