Le Conseil communal des Bois pourrait revenir en arrière dans le dossier Franck Muller. Nous l'écrivions le 3 mai dernier, l'ancien maire Daniel Kurz affirmait ne pas vouloir verser un centime au groupe horloger genevois pour récupérer le terrain sur lequel ne poussera jamais le projet Portes du Jura. Mais aujourd'hui, poussé par une forte demande en terrain industriel, l'exécutif se dit prêt à payer une plus value de 60 000 francs pour récupérer ces 23 500 m2 au plus vite. La population aura le dernier mot.
«Ce qu'il faut bien se dire, c'est que cette plus value n'est pas si importante que ça, car nous parlons là de la totalité du terrain», explique le nouveau maire Michäel Clémence. En clair, durant la séance du Conseil général du 4 juillet (20h) - qui a été repoussée d'une semaine - l'exécutif proposera au législatif de préaviser un crédit de 550 000 francs destiné au rachat de ces terres. La commune rembourserait ainsi à Franck Muller le montant payé à l'époque - 20 fr. le mètre carré - avec un extra de 60 000 francs.
Si elle voulait éviter de payer ce surcoût, la commune devrait attendre le droit de réméré, lui permettant de recouvrer son terrain au prix de vente de l'époque. Et là, patience. Un premier lot de 6000 mètres carrés serait restitué en 2012, mais il faudrait attendre jusqu'en 2018 pour récupérer l'ensemble de la parcelle. «Vu la pénurie de terrain, ce délai nous empêcherait d'accueillir de nouvelles entreprises durant trop longtemps», estime Michäel Clémence. La commune pourrait retrouver ses billes au moment de la revente du terrain, vu le «prix d'ami» fixé à l'époque.
Comptes 2010 dans le noir
Si le législatif accepte ce principe, les citoyens seront appelés aux urnes cette année encore.
Le Conseil général devra donner son préavis sur un autre objet lors de la séance: un crédit de 2,3 millions de francs destiné à l'achat de 44 200 m2 voués à l'habitat, aux lieux dits «Le Plane percé» et «Derrie Lai Bâme». Ce crédit sera aussi soumis au peuple.
Bonne nouvelle au menu de la séance, les comptes 2010 bouclent sur un bénéfice de 400 500 francs, pour des produits totaux de 5,4 millions. Ce résultat bien meilleur que le budget, qui prévoyait un déficit de 191 600 francs, s'explique par les rentrées fiscales des entreprises, au-delà des attentes. Mais pas de quoi imaginer une baisse d'impôts pour l'instant (2.15), vu les dépenses qui attendent la commune. Le législatif se prononcera encore sur la taxe au sac (notre édition du 27 mai). / dwi