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Le roman politique d'une génération

22 sept. 2011, 09:54

«Fils (unique) de la classe ouvrière - le roman politique d'une génération». Avec ce titre pour son dernier livre (éditions Favre), Jean-Claude Rennwald met un terme à une carrière politique qui l'a mené à siéger 16 ans au Conseil national sous l'étiquette «socialiste jurassien».

Pas à l'usine comme nous

Fils effectivement unique, de parents ouvriers, né à Bassecourt en 1953, Jean-Claude Rennwald devait-il faire de la politique, entrer au Parti socialiste, se faire élire au Parlement jurassien puis à Berne, siéger dans les plus hautes instances du syndicalisme suisse?

Dans cette période d'après-guerre, où la croissance économique est continue, ses parents n'ont qu'un souhait: qu'il ne travaille pas, comme eux, en usine. Pour le reste, qu'il choisisse sa voie. C'est bien ce que ce livre raconte: la manière dont une voie se définit, dont une vie se construit.

Tout se passe, bien sûr, dans une interaction entre hasard et nécessité. Mais, au moment de quitter la scène politique, Jean-Claude Rennwald tente de trouver un fil conducteur et de le remonter dans le temps: s'il n'est pas une girouette, il doit bien y avoir une ligne!

Pas le fruit du hasard

Il y en a une. Elle apparaît à l'adolescence, avec la lecture du «Petit livre rouge» de Mao, puis avec les images de Mai 68 à Paris, et la lecture de Camus, Sartre et Nizan. Lorsqu'il entre à l'Université (sciences politiques à Lausanne), il sera un temps trotskiste.

Cette évolution n'est pas le fruit du hasard. Les événements extérieurs sont importants et peuvent influencer une trajectoire, mais celle-ci s'inscrit dans un contexte. Pour Jean-Claude Rennwald, l'attachement viscéral de son père à l'usine Von Roll et toutes les valeurs qui en découlent dans ce milieu ouvrier, cela s'imprime dans une conscience. Surtout si ces valeurs sont vécues et transmises dans un climat de confiance.

Tout le livre suit cette construction, à travers 20 ans de journalisme «Journal de Genève», «La Tribune-Le Matin», puis la radio Fréquence-Jura), une élection au Parlement jurassien puis l'entrée au Conseil national en 1995. Et, pendant 16 ans, il siégera dans une commission-clé: celle de l'économie et des redevances.

Il y a toujours une marge

Cette même année, il est élu au comité directeur de la FTMH, au nom de laquelle il négociera les conventions collectives de travail (CCT) dans l'horlogerie. Il passera ensuite à Unia (fusion de la FTMH et du SIB). Jean-Claude Rennwald quittera aussi ces fonctions-là. Fin avril 2012, ce sera la vraie retraite.

Toutes ces années de combats sont ponctuées de défaites (la majorité du Parlement n'est pas à gauche!) mais aussi de victoires. D'où l'optimisme du militant: il y a toujours une marge de manœuvre possible. «Si elle n'existait pas, il n'y aurait pas de sécurité sociale», se rassure-t-il.

Un bilan? «Globalement, je pense avoir apporté davantage aux travailleuses et travailleurs par mon engagement syndical que par mon action politique», dit-il. Un député est appelé à faire des lois, par exemple de fixer un maximum de 45 heures au temps de travail hebdomadaire et quatre semaines de vacances. Or les grandes CCT offrent 40 heures et cinq à six semaines...

Pendant ce temps, en politique, la tension s'est accentuée avec la montée de l'UDC, les compromis sont de plus en plus difficiles à établir. Mais la situation n'est pas désespérée. D'autant que, suggère-t-il en militant combattif, le PS peut toujours quitter le gouvernement et travailler dans l'opposition!

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