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Le Parlement jurassien ne veut pas du projet de géothermie profonde

Le Parlement jurassien a accepté mercredi par 30 voix contre 25 et 4 abstentions une motion demandant l'arrêt définitif et immédiat de la géothermie profonde.

19 déc. 2018, 19:47
La décision d'une majorité des députés illustre la crainte d'une partie de la population jurassienne contre cette forme de forage.

Le projet de géothermie profonde dans le canton du Jura suscite une vive opposition. Le Parlement a accepté mercredi par 30 voix contre 25 et 4 abstentions une motion demandant l'arrêt définitif et immédiat de cette forme d'énergie.

L'adoption de cette motion a valeur de signal politique sans effet contraignant. Seul le Gouvernement est compétent dans ce dossier. L'exécutif peut en outre s'appuyer sur une décision du Tribunal fédéral qui a rejeté un recours contre ce projet déposé par des habitants de la commune de Haute-Sorne.

Reste que la décision d'une majorité des députés illustre la crainte d'une partie de la population jurassienne contre cette forme de forage comme en témoigne le courrier des lecteurs. Une pétition contre la géothermie avait récolté plus de 4200 signatures avant d'être invalidée par la Cour constitutionnelle jurassienne.

"Ce projet de géothermie profonde doit être abandonné au plus vite", a déclaré le motionnaire, le démocrate-chrétien Christian Spring. Le député estime que cette forme d'énergie n'est pas maîtrisée et présente des risques, notamment sismiques. "Pouvez-vous vous permettre de prendre un risque ?", a-t-il lancé au gouvernement.

Lors des débats, les opposants à la géothermie profonde ont estimé que le Jura ne devait pas être le cobaye de cette forme d'énergie. Actuellement, le projet prévu à Haute-Sorne est suspendu dans l'attente des résultats de l'analyse d'un séisme survenu en Corée du Sud et qui aurait pu être provoqué par un forage géothermique.

Gouvernement désavoué

C'est en vain que le ministre de l'environnement David Eray a plaidé en faveur du rejet de la motion. "Rien ne justifie la révocation ou la modification des autorisations délivrées au promoteur par le Gouvernement en 2015", a expliqué le ministre, affirmant que le projet de Haute-Sorne respectait la législation.

Le Gouvernement jurassien redoute qu'une éventuelle révocation des autorisations ne débouche sur une procédure juridique coûteuse avec le promoteur qui pourrait réclamer des indemnités en invoquant le comportement contradictoire de l'Etat. "La facture pourrait être très importante pour l'Etat", a estimé David Eray.

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