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Le balbuzard, rapace disparu, va refaire son nid en Romandie

Le balbuzard pêcheur, un rapace disparu de Suisse depuis un siècle, pourrait être réintroduit d'ici l'été prochain en Romandie.

04 janv. 2014, 10:26
Le balbuzard pêcheur a disparu il y a un siècle.

L'association "Nos oiseaux" n'attend plus que le feu vert des autorités fédérales pour lancer la réintroduction du balbuzard pêcheur dans les régions du Chablais de Sugiez (FR), des Grangettes (VD) et des marais de Damphreux (JU).

Le balbuzard est un pêcheur exceptionnel d'une envergure d'environ 170 centimètres, explique Wendy Strahm, l'une des initiatrices du projet de réintroduction au sein de "Nos Oiseaux". Ce rapace migrateur autrefois assez commun a été observé pour la dernière fois comme nicheur en Suisse en 1914, explique cette biologiste.

Persécuté par l'homme

L'espèce a disparu à cause de la persécution de l'homme qui a tiré sur ces oiseaux, pillé ses oeufs et abattu les arbres de nidification. "Nous avons donc une responsabilité pour réintroduire le balbuzard", souligne Wendy Strahm. Sans compter que le retour de ce rapace qui se situe au sommet de la chaîne alimentaire aquatique serait un signal positif pour l'environnement.

Le projet marque le centenaire de l'association. "Nos Oiseaux" a déjà obtenu une autorisation du canton de Fribourg pour installer une volière de réintroduction dans la région du Chablais de Sugiez. Des préavis favorables ont été donnés par les inspecteurs de la faune des deux autres cantons, mais comme il s'agit de réserves naturelles, les démarches sont plus longues.

Pas des cormorans

La concrétisation du projet dépend au final de l'aval du Département fédéral de l'environnement (DETEC). Une demande a été déposée au printemps dernier à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Suite à une table ronde sur la question, des précisions ont été demandées à l'association, précise Elisabeth Maret, porte-parole de l'OFEV.

Selon "Nos oiseaux", le balbuzard ne rentre pas en conflit avec les intérêts des pêcheurs, car il capture ses proies - des poissons blancs - uniquement dans les 20 centimètres superficiels des plans d'eau. Si les pêcheurs professionnels n'aiment pas les grands cormorans, beaucoup admirent les piqués spectaculaires du balbuzard, selon Wendy Strahm.

Des oiseaux philopatriques

Le balbuzard a déjà été réintroduit avec succès en Angleterre, en Espagne et en Italie grâce à la "translocalisation" de poussins. "Nos Oiseaux" compte aussi utiliser cette méthode qui consiste à prélever des jeunes dans des populations prospères de balbuzards au nord de l'Europe pour en installer une vingtaine par année répartis dans les trois zones sélectionnées en Suisse romande.

Les balbuzards sont philopatriques, explique la biologiste. Après avoir migré, ils reviennent toujours nicher dans la région où ils ont pris leur premier envol. Il y a donc très peu de chances qu'ils s'arrêtent pour nicher "naturellement". Et les quelques nids artificiels installés ces dernières années en Suisse pour attirer des balbuzards n'ont pas changé la donne.

Rare mais pas menacé

D'où la nécessité de mettre en place un véritable programme de réintroduction. Le projet est devisé à un million de francs sur cinq ans, selon l'association qui compte principalement sur des dons de privés et de fondations pour le financer.

Le balbuzard était autrefois un nicheur répandu à travers toute l'Europe. Il subsiste actuellement des populations en Grande-Bretagne, en Allemagne et dans les pays scandinaves notamment. Même s'il n'est pas considéré comme menacé à l'échelle globale, ce rapace diurne est très protégé en raison de sa rareté.

A quoi ressemble le balbuzard pêcheur?

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