Encore une action, une, des producteurs de lait. Reste que celle-ci s'assimile à de la déprédation. L'Interprofession tête-de-moine tape du poing sur la girolle. «Un acte inacceptable», sursaute son président Jacques Gygax. Celui qui fut également le patron des 6e Olympiades des fromages de montagne du week-end dernier s'offusque: «Cette tête-de-moine géante représente un symbole. Elle a été érigée à la porte d'entrée du pays de la tête-de-moine AOC, un produit porteur et rémunérateur.»
L'uvre de l'artiste ajoulot Hervé Bénard fut inaugurée le 31 octobre 2008, sur le giratoire de la Basse-Ferrière, situé sur le territoire de la commune de La Ferrière et qui relie les Franches-Montagnes à La Chaux-de-Fonds. D'un poids total de 2,5 tonnes, dont 700 kilos uniquement pour le fromage, cette tête-de-moine géante a été dressée à l'aide d'un hélicoptère. Son coût a nécessité l'engagement de donateurs privés à concurrence de plusieurs dizaines de milliers de francs. L'inscription «le lait la vie, son prix la mort» va disparaître prochainement. Le montant de la remise en état se calculera en milliers de francs. Courroucés, les responsables de l'Interprofession étudient sérieusement la possibilité de déposer une plainte pénale.
«Regrettable, déplacé»: Jacques Gygax tente depuis vendredi dernier de calmer les esprits. L'épisode des bottes à l'adresse de Doris Leuthard a été mal perçu de l'autre côté de la Sarine. Et ce barbouillage signé en pleines Olympiades des fromages de montagne ne va pas arranger les bidons.
Surtout pas de lait. /GST