Les Noirmonniers retombent de haut. Alors que le duel pour la mairie promettait des étincelles, voilà que la campagne roupille. Les bistrots ne font pas le plein à l'heure de l'apéro. Tout fout le camp! «Ce calme est surprenant. Il n'y a même pas une affiche dans le village. Nous sommes les deux dans le même parti et cela se ressent. Entre elle et moi, il y a très peu de divergences.»
Moi? Jean-Marc Baume, 53 ans, facteur et syndicaliste. Elle? Denise Girardin Fankhauser, 44 ans, vétérinaire, gérante-adjointe à la Coop du Noirmont. Madame est membre du PS local. Monsieur en a claqué la porte et se présente sur une liste libre. Madame est conseillère communale en charge du dicastère des bâtiments, des pâturages et du tourisme. Monsieur a siégé au sein de l'exécutif entre 2000-2004. Page suivante.
Leurs programmes? Quasi du papier carbone. Zone d'habitation, zone industrielle, du social, dynamiser le village et surtout son centre, augmenter sa capacité hôtelière, et ainsi de suite. En clair: c'est la personnalité des candidats qui fera la différence. Exactement comme les camarades Martine Aubry et Ségolène Royal. «Elle est au Conseil, elle possède un avantage sur moi», concède Jean-Marc Baume, qu'on sent un tantinet moins serein à l'attaque de la dernière ligne droite.
«C'est vrai que depuis une dizaine de jours, cela se passe plutôt bien», se félicite Denise Girardin Fankhauser. Qui peut s'appuyer sur la fantastique machine socialiste noirmonnière. «Elle est effectivement puissante. Mais j'ai aussi des appuis dans le parti», analyse Jean-Marc Baume. «Le gros de la section est derrière moi. Jean-Marc possède certes des amis au parti socialiste, mais beaucoup sont amis avec le parti», assure Denise Girardin Fankhauser, certainement plus populaire et «dangereuse» que ne l'estimait son rival.
Chercher la différence... Les vannes sont ouvertes. «Depuis quatre ans, on n'a plus beaucoup vu Jean-Marc Baume. Bon, d'accord. Il distribue le courrier... Un syndicaliste qui a l'appui des radicaux. Et un ancien Bélier qui travaille main dans la main avec un ex-Sanglier.» Enfin de l'ambiance! «Ils ne peuvent pas me trouver un défaut. Il faut qu'ils en cherchent. Où en serait-on si on n'avait pas pardonné aux pro-Bernois? Le maire sortant socialiste a aussi été élu grâce aux voix radicales. Je suis mieux à-même de défendre la commune qu'elle.»
Suspense total. /GST