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La géothermie pourrait devenir un atout majeur à Saint-Imier

Moins dépendre du nucléaire et des énergies fossiles, tout le monde en parle. A Saint-Imier, ça va peut-être bientôt couler comme de l'eau de source, celle du puits profond des Sauges. A une condition: que les conseillers de ville acceptent un crédit additionnel de 100 000 francs ce soir.

24 mars 2011, 10:50

Saint-Imier aura-t-il bientôt le moyen de produire l'énergie indigène et renouvelable nécessaire au chauffage de 600 à 700 ménages en n'utilisant pour (presque) seule ressource que l'eau du forage profond des Sauges? Si l'on n'en est pas encore là, l'idée vaut, elle aussi, la peine d'être creusée.

Du puits profond des Sauges, on en parle depuis presque 15 ans. Il serait une alternative ou un complément indispensable aux sources proches de la surface qui sont de plus en plus variables dans leurs débits et dans leur pureté bactériologique. Or, l'eau pompée aux Sauges est issue d'une nappe profonde de 600 mètres et sa température de 20 degrés est un handicap du point vue de l'hygiène et du confort des utilisateurs.

Rien de plus normal au demeurant puisque dans notre région la température du sol augmente de 30 degrés par kilomètre de profondeur. Or, distribuer dans les conduites une eau tempérée favoriserait le développement de micro-organismes potentiellement pathogènes. Impensable, il fallait trouver le moyen de refroidir cette eau avant d'espérer la livrer! Du coup, le dossier a pris du retard à tel point que dans l'esprit de beaucoup de citoyens le puits des Sauges aurait été refermé sans suite. Or, ce soir, les conseillers de ville seront priés d'accepter un nouveau crédit d'engagement de 100 000 francs pour les études relatives à ce projet toujours bien vivant, qui implique avant tout l'alimentation en eau de Saint-Imier, du Haut-Vallon et du SEF (Syndicat des eaux des Franches-Montagnes).

Les parlementaires communaux manifesteront-ils de l'agacement face à cette nouvelle demande pour un projet serpent de mer? Pas sûr! A l'heure ou de bien tristes nouvelles parviennent du Japon et où de fervents pronucléaires collent un sérieux bémol à leur optimisme, l'idée qui à germé à Saint-Imier tombe à point nommé.

Le chef du service de l'équipement Patrick Adatte l'explique avec sa légendaire modestie: «Plutôt que de nous obstiner à trouver un moyen aussi peu coûteux que possible pour refroidir cette eau, il nous est venu l'idée de l'utiliser pour alimenter des pompes à chaleur. Une étude préliminaire nous fait penser que nous pourrions en retirer assez d'énergie calorifique pour assurer le chauffage de 60 à 70 immeubles locatifs. A raison de dix appartements chacun, c'est donc 600 à 700 ménages qui pourraient être chauffés de la sorte. L'énergie fournie serait comparable à un tiers de la consommation de gaz de la localité, c'est énorme!»

Le temps des cocoricos n'est cependant pas encore venu. Avec son conseiller municipal de tutelle, Michel Jeanneret, Patrick Adatte sait que des imprévus pourraient encore faire péricliter le projet. Cela à plus forte raison qu'il est tout à fait novateur à l'échelle du pays et qu'il génère encore quelques questions. Une seule pompe à chaleur dimensionnée de manière à alimenter les immeubles serait en apparence idéale, mais l'acheminement d'eau chaude à 60 degrés nécessiterait un coûteux système d'isolation. «Nous préférons installer une pompe à chaleur par immeuble et l'alimenter en eau à 20 degrés.»

Côté rendement, les clients n'auraient rien à craindre, puisqu'il leur serait facturé non pas l'eau circulant dans leur système, mais l'énergie fournie», explique encore Patrick Adatte. Dernier point mais non des moindres, le Syndicat des eaux des Franches-Montagnes, est partenaire du projet à raison de 50%. Si Saint-Imier s'engage, il ne fera pas cavalier seul. /BDR

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