Mozart en 2005, Vivaldi en 2007, Rossini en 2008 et Orff en 2010. L'Echo des Sommêtres a pris goût à interpréter des uvres de grands compositeurs. Le train étant formidablement lancé, il n'est dès lors plus question pour la formation dirigée par Pascal Arnoux de s'arrêter au bout du quai suivant. Jeudi, vendredi et samedi prochains à l'ancienne église du Noirmont, le chur va s'attaquer à nouveau à un gros morceau, au sens propre comme au figuré: «La Messa di Gloria» de l'Italien Giacomo Puccini (1858-1924).
Pascal Arnoux? Mine de rien, le directeur attaque sa 26e année à la tête de L'Echo des Sommêtres qui compte une quarantaine de membres. La plupart sont issus des Franches-Montagnes, mais des chanteurs proviennent également d'Ajoie, de la Vallée et du Jura bernois. «Pour mettre sur pied un pareil événement, on a besoin d'être plus, d'atteindre une taille critique», commente Pascal Arnoux. Ainsi, pour ses trois prochaines prestations, le chur sera renforcé. En tout: une soixantaine de chanteurs, dont une douzaine d'adolescents. «Car notre but est d'interpréter un projet d'envergure mais aussi formateur. On désire que des jeunes puissent non seulement écouter de la musique classique, mais qu'ils soient également capables de la pratiquer.»
L'apparition de cette relève se mesurera en minutes, à peine cinq sur l'heure et quart que dure le concert. Mais c'est déjà ça. Quatre pointures se joindront aux trois soirées: Peter Bernhard (ténor), Khachik Matevosyan (baryton), Georges Cattin (piano) et Vincent Boillat (percussion).
Les répétitions ont démarré à la mi-octobre, à raison d'une séance hebdomadaire. «On doit rester à la fois le plus populaire et veiller à ne pas trop peser sur nos membres. Comme d'habitude, on sera juste à l'heure, mais on y sera», assure, confiant, Pascal Arnoux.
«Lorsque Puccini a écrit son uvre, il avait entre 15 et 20 ans. C'était une sorte de travail de diplôme pour lui. Dans cette pièce, il existe des morceaux qui ne sont pas toujours destinés à être chantés lors des messes. Il y a même des passages qu'on a presque envie de siffler dans sa baignoire, sous sa douche.» Ces remarques émanent du connaisseur Georges Cattin, le pianiste du Noirmont. «Il s'agit d'une sorte de messe populaire, qui peut plaire aux jeunes.» Volontairement, la partie orchestre a été élaborée afin qu'elle ne prenne pas le dessus sur les chanteurs. Le côté intimiste et l'acoustique extraordinaire de l'ancienne église du Noirmont feront le reste. «Nous sommes à la limite de l'opéra. C'est très vocal», poursuit le directeur. Qui tient à préciser un élément de taille: l'église sera chauffée.
C'est plus prudent, en effet. /GST
«La Messa di Gloria» de Giacomo Puccini, par L'Echo des Sommêtres. Jeudi 17, vendredi 18 et samedi 19 mars à l'ancienne église du Noirmont (20h). Location au 032 953 11 31