Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Infatigable créateur, Oscar Wiggli explore l'univers sonore du Spoutnik

Sculpteur, dessinateur, graphiste, photographe, Oscar Wiggli jouit d'une renommée internationale pour ses créations sonores expérimentales. L'artiste de Muriaux signe une nouvelle ?uvre électroacoustique, inspirée cette fois-ci par Spoutnik 1, le premier satellite envoyé dans l'espace par les Soviétiques en octobre 1957. O scar Wiggli, dont les 80 ans ont été fêtés l'an dernier par deux expositions au Centre Paul Klee et au Musée des beaux-arts de Berne, est un personnage aussi fascinant qu'attachant. Renommé internationalement pour ses sculptures en fer forgé, ses dessins ou ses photographies, l'artiste de Muriaux, qui partage sa vie depuis 50 ans entre le village franc-montagnard et Paris, est aussi reconnu depuis les années 1980 dans le milieu de la musique contemporaine pour ses créations électroacoustiques. Parmi celles-ci, la très spectaculaire «Guarec», réalisée en 1998 à partir d'enregistrements de séquences de sons envoyées dans une gigantesque caverne de stockage de méthane située à 700 m de profondeur en Allemagne du Nord.

17 févr. 2008, 12:00

Après «Givres» l'an dernier, une création commandée pour les 30 ans du Festival du Jura, Oscar Wiggli livrera à la fin du mois une nouvelle ?uvre, inspirée cette fois-ci par Spoutnik 1, le premier satellite artificiel lancé autour de la Terre par l'Union soviétique le 4 octobre 1957. «Le 11 septembre 2007, j'étais dans le train entre Paris et Berlin et j'ai lu un article dans la revue ferroviaire de la Deutsche Bahn (DB) consacré à ce sujet. L'histoire de ce Spoutnik, cet engin qui bouge dans l'espace inconnu, est assez spéciale et ça m'a donné l'idée de faire une composition. Il fallait aussi trouver des sons nouveaux qui correspondent à cette situation», souligne l'artiste. «Mais on ne trouve nulle part son «bip-bip» caractéristique, cela aurait été trop banal...»

Oscar Wiggli a mis six mois pour concrétiser son nouveau projet. Le résultat, qui sort à la fin du mois, est un CD composé de deux créations électroacoustiques. La première, intitulée «Kin-Sa-To-Po» - «une anagramme libre de Spoutnik, le «u» devenant «o» pour une facilité de lecture», explique son créateur - dure 42 minutes et 30 secondes et se divise en quatre mouvements pour autant de syllabes. La seconde, «Eridan», (14'56'') est une variante retravaillée de «Kin-Sa-To-Po». Une compostion que l'on pourra d'ailleurs retrouver avec celles de 16 autres artistes américains, allemands, français et autrichiens sur un double CD qui sera édité à 10 000 exemplaires à Berlin sous la houlette de Gilles Gobeil, compositeur canadien et ami d'Oscar Wiggli.

Précisons pour conclure que cet étonnant voyage sonore dans l'espace intersidéral, qui n'est pas sans rappeler les sons electro actuels, ne conviendra peut-être pas à toutes les oreilles. Comme le dit si bien Oscar Wiggli, «il faut s'habituer à cette musique. Si vous écoutez du Mozart, ce n'est pas votre genre de musique». / MMO

«Kin-Sa-To-Po», Argol Records; www.iroise.ch
Votre publicité ici avec IMPACT_medias