Pour démêler l'écheveau de la politique familiale dans le Jura, le canton va organiser des états généraux sur le sujet le 27 novembre. Citoyens, praticiens, politiques, ou syndicalistes poseront sur la table les grands enjeux d'une société où plus de 80% des femmes exercent une activité professionnelle. Dans la foulée, le Conseil de la famille fêtera ses vingt ans.
L'avant-projet de taxe unique pour les crèches, lancé par le Gouvernement jurassien, a ouvert une profonde réflexion dans le canton, sur les besoins et les moyens pour les combler. «Il est clair qu'en proposant un modèle aussi nouveau, on risquait de déclencher des réactions», signale Philippe Receveur, ministre jurassien en charge des Affaires sociales.
Les milieux économiques manifestent leur scepticisme quant au financement. Pour rappel: l'avant-projet a imaginé une crèche à dix francs la journée et par enfant. La charge moyenne de 26% assumée par les parents serait réduite à 10% et compensée par une taxe de 0.07% sur le revenu des salariés et de leurs employeurs.
C'est aussi là que le bât blesse pour les pétitionnaires francs-montagnards qui ont remis près de 400 paraphes au Gouvernement, suite à l'annonce de l'avant-projet.
Pour Philippe Receveur, il faut tout mettre sur la table: «La situation est complexe et la solution le sera tout autant. Mais nous chercherons le consensus.» En ce moment, le Gouvernement procède à des échanges avec les milieux concernés. Et il souhaite inscrire le postulat du député PDC Jean-Pierre Bendit, pour des «Allocations de soutien aux parents qui élèvent leurs enfants en famille», dans le débat sur les crèches. «Tous les modèles familiaux doivent être pris en compte.» /dwi