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Favoriser l'intégration des malentendants

15 juil. 2011, 07:32

Au départ, c'est d'abord un joli coup réalisé par la direction du Centre de loisirs des Franches-Montagnes à Saignelégier (CL), qui a réussi à «chiper» aux grandes stations (Leysin, Champéry) un séminaire d'une semaine qui réunira une centaine de participants (suisses et étrangers). A l'arrivée, l'Association suisse du langage parlé complété (ALPC), forte d'environ 600 membres, a donc choisi le Jura pour son traditionnel stage d'été qui se tiendra du 24 au 30 juillet.

LPC? On lit sur le site: le Langage parlé complété est une aide à la lecture labiale pour les personnes à déficience auditive. Il permet, avec les mains, de compléter des lacunes des images labiales afin que les personnes sourdes ou malentendantes aient accès aux sons de la langue. Surtout, cette méthode mise au point aux Etats-Unis en 1967 et qui est apparue en Suisse au début des années 1980, favorise l'intégration sociale, scolaire et professionnelle de personnes frappées d'un handicap auditif.

Organisateur en chef du camp, Vincent Guyon est bien placé pour évoquer l'apport du LPC. Né en 1972, sourd de naissance, il a perdu l'usage de la parole à l'âge de 4 ans. Pour le retrouver progressivement grâce à l'apport indispensable des logopédistes. «Mes parents ont commencé à me parler à l'aide de signes. Ma famille est en quelque sorte une pionnière au niveau du LPC. Cette méthode est vraiment l'idéal. Elle m'a permis d'effectuer ma scolarité normalement, d'avoir des activités. J'ai même entraîné le BC Echallens en 1re ligue. Boncourt? C'est trop élevé pour moi», plaisante cet employé de commerce domicilié à Yverdon.

«Pain, main et bain»: pour ces trois mots, le mouvement des lèvres est identique. Le signe de la main permet donc de mieux cerner le dialogue. Le LPC n'a rien à voir avec le langage des signes, où chaque mot dispose de son propre signe. En clair, il s'agit de suivre le code. Les deux méthodes cumulées permettent d'enlever les équivoques, au sourd, de capter le 100% du message que l'entendant désire faire passer. Le LPC s'apprend en quelques heures. Ensuite, comme dans tout, il faut de la pratique. C'est justement le but du stage d'été ouvert aux adultes comme aux enfants, malentendants comme entendants. Des ateliers seront proposés. Le lundi 25 juillet, la Belge Jacqueline Leybaert tiendra une conférence publique (CL, 20h) sur l'impact du Langage parlé complété. Clou du stage: le concert du percussionniste Alain Goudard, présent durant toute la semaine aux Franches-Montagnes. Car les sourds et les malentendants ressentent les vibrations. Ils dansent même très bien. / gst

Plus de renseignements sur www.alpc.ch

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