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Encourager les bons producteurs

30 sept. 2011, 11:33

Le nom de Lionel Gilliotte ressemble à une recette délicate inscrite dans l'odeur du temps. Epicurien, il sait se montrer très terre à terre pour organiser un bastringue tel que le Concours suisse des produits du terroir qui en est à sa quatrième édition de ce week-end à Courtemelon. Organisée par la Fondation rurale interjurassienne (FRI), elle compte 151 stands, 942 produits (sur 1022 candidatures) en lice pour tenter de décrocher une médaille d'or, d'argent ou de bronze. Près de 80 experts et consommateurs dégustent à l'aveugle les précieuses denrées durant six jours. Leur coordination est assurée par notre ingénieur agronome. Expert en marketing pour les filières agricoles et en labellisation des produits, ainsi qu'en tourisme agricole (il est un des piliers d'Agritourisme Jura & Jura bernois), il ne se prive pas d'explications.

D'abord pour lui, dans le mot terroir, il y a le mot territoire. Dame, plus de mille spécialités, il faut commencer par en vérifier la provenance. «On recherche la valeur ajoutée au niveau des régions, et à encourager les meilleurs producteurs, c'est fondamental, c'est notre travail», pose Lionel Gilliotte.

L'Office fédéral de l'agriculture a défini quatre grandes zones territoriales pour les produits: le PrPg (Pays romand, pays gourmand) auquel les produits du Jura bernois et les spécialités du Jura se rattachent; le DBR (Das Beste der Regio) pour la Suisse centrale, Le Culinarium pour la Suisse orientale, et l'Alpinavera pour le Sud.

Le comité d'organisation du Concours suisse nomme une commission d'homologation qui met en pratique le règlement et admet ou refuse les produits inscrits. Les marques régionales suisses sont admises d'office ainsi que les appellations d'origine contrôlées ou les indications géographiques protégées (IGP) à base de matières premières suisses. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il faut absolument respecter l'aire géographique des matières premières et leur lieu de transformation. Les produits régionaux figurant dans l'inventaire du patrimoine culinaire suisse ne doivent être élaborés que dans leur lieu de production.

Leur prix sera remis à Courtemelon. Le meilleur producteur suisse sera celui ayant présenté au moins quatre produits et obtenu la meilleure moyenne entre tous les échantillons présentés. Celui-là sera récompensé à Zurich, le 11novembre.

Pourquoi tant de technique? «Parce que le goût est justement cet équilibre entre la technique et le plaisir, les sensations, par rapport à la mémoire aussi», s'enthousiasme Lionel Gilliotte. «Ce sont des spécialistes du goût, de la production et de la consommation qui examinent les lots en silence, dans le respect mutuel et la consensualité.» De là à définir ce qu'est un bon repas, Lionel Gilliotte campe sur ce constat du plaisir objectif et sensuel, et surtout celui du partage.

Une brochette d'invités

C'est pourquoi il y a des invités d'honneur, comme Zurich cette année. Mais il y a un autre invité de marque: le Maroc. «Nous avons constaté que les Marocains sont proches de nos problèmes de reconnaissance et de valorisation des produits. Ils nous ressemblent. La richesse de leur terroir sera présentée avec un grand raffinement. Le but étant de le découvrir et qu'eux, à leur tour, découvrent notre territoire du goût», conclut l'ingénieur, en soulignant que la manifestation commence vendredi avec, de 10h à 17h, une brochette de conférenciers impressionnante sur le thème: Quelle place pour les produits du terroir en Suisse et en Afrique? Près de dix personnalités et chercheurs seront là pour en parler. Parmi eux, le ministre de l'Agriculture du Maroc Akhanouche Aziz.

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