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Encore une tuile héritée de l'époque Hellweg

23 juil. 2011, 08:03

La Feuille officielle suisse du commerce (FOSC) fourmille souvent d'intéressantes informations. A l'instar de celle parue le 5 juillet dernier à propos de Swissmetal. Treize petites lignes annonçaient de manière très laconique une surprenante fusion, datant du 21 juin dernier. On y apprenait ainsi que Swissmetal Industries AG (c'est-à-dire l'entité qui regroupe les deux usines suisses de Reconvilier et de Dornach) a repris les actifs et passifs de Swissmetal Design Solutions AG. A savoir 1,109 million du côté des actifs, et 14,823 millions pour les passifs.

Le même jour, toujours dans la FOSC, on pouvait lire que la filiale était radiée du registre du commerce suite à cette fusion. Et quelques jours plus tard, un appel aux créanciers y était publié, ceux-ci étant invités à faire valoir leurs prétentions auprès de Swissmetal Industries jusqu'au 15 août. Voilà pour l'intrigue.

Pour rappel, Swissmetal Design Solutions n'est autre que la filiale créée pour la fabrication du système Atmova. Celui-ci est basé sur la fabrication de tuiles en bronze qui captent l'énergie thermique ambiante pour chauffer des bâtiments grâce à un système de pompe à chaleur.

Un pilier d'avenir

Lors de la présentation de ce produit en 2007, Martin Hellweg, alors CEO de Swissmetal, avait assuré que «celui-ci possède un énorme potentiel de croissance et offre de très intéressantes perspectives d'avenir». Dans le rapport annuel de 2008, il n'hésitait pas à décrire le système Atmova comme «une des innovations les plus extraordinaires de Swissmetal». A tel point qu'il en parlait comme un des piliers du développement futur du groupe, qui devait arriver sur le marché au 1er trimestre 2010.

Mais comme nombre de projets mis en avant par Martin Hellweg, ce système s'est en fait révélé être un flop monumental. Un gouffre à millions. A la fin de l'an dernier, Swissmetal annonçait finalement qu'il cherchait à vendre sa filiale. En début d'année, la porte-parole du groupe Sandra Meier confirmait à plusieurs reprises que le groupe était bel et bien en discussions avec des repreneurs intéressés. Puis, plus de nouvelles. Jusqu'à la publication dans la FOSC de cette fusion et la radiation de Swissmetal Design Solutions du registre du commerce.

Une opération difficilement compréhensible, dans la mesure où cette reprise alourdit encore davantage l'endettement de Swissmetal Industries, qui vient d'obtenir un sursis concordataire de deux mois (notre édition d'hier). Un ancien cadre de la Boillat se demande pourquoi le groupe n'a pas tout simplement laissé la filiale partir en faillite, plutôt que d'en reprendre les dettes. Est-ce en raison d'engagements financiers réciproques entre les deux entités? Ou parce que les dispositions des contrats de crédits bancaires l'en ont empêché? / pou-réd

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