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Des vestiges gallo-romains découverts au cœur de Saint-Ursanne

Des fouilles archéologiques permettent d’établir une présence humaine à Saint-Ursanne à l’époque gallo-romaine. La petite ville des bords du Doubs était habitée près de 500 ans avant l’arrivée du moine irlandais Ursanne.

02 juil. 2019, 15:41
Un bassin d'Epoque romaine en cours de dégagement lors des fouilles.

Les fouilles menées dans la vieille ville de Saint-Ursanne battent leur plein depuis trois ans, en lien avec les travaux d’assainissement du réseau de canalisations, a indiqué mardi le canton du Jura. Jusque-là, ce sont surtout des témoins du Moyen-Age et de l’époque moderne liés à la vie du bourg qui ont été découverts.

Nécropole moyenâgeuse, artisanat du cuir, du bois et du fer, réseau d’eau, égouts et autres canalisations, tels étaient ces apports antérieurs. Mais pour la première fois dans l’histoire de la cité, les archéologues ont mis au jour, il y a deux semaines, des vestiges attestant d’une occupation humaine datant de l’époque gallo-romaine.


Monnaie romaine avec profil impérial. Photo: SP

Vestiges modestes

Les vestiges dégagés sont relativement modestes. Il s’agit de quelques fosses liées au travail du fer et surtout d’un bassin maçonné étanchéifié au mortier de tuileau, typique de l’ingénierie romaine. Ce type de mortier se rencontre souvent dans les structures exposées à l’humidité ou recouvertes par l’eau.

Le fond du bassin, retrouvé quasi intact, est ouvragé quant à lui avec soin. Un constat qui semble à première vue écarter l’hypothèse de la simple citerne, relève le communiqué. Une première indication chronologique est fournie en outre par les céramiques recueillies dans les couches sédimentaires.

On y trouve pour l’essentiel des cruches, bols, pots, gobelets et notamment de la vaisselle de table à vernis rouge brillant, appelée «terre sigillée», provenant de Gaule du Sud et de l’Est. L’ensemble céramique est très fragmenté, mais permet de proposer une datation se situant entre 80 et 150 après Jésus-Christ.

Au 19e siècle, Auguste Quiquerez, considéré comme le père de l’archéologie jurassienne, témoignait déjà de la présence de céramiques et de monnaies romaines découvertes sur la rive gauche du Doubs, à proximité du Pont Saint-Jean. Ce dernier imaginait alors l’existence d’un poste de garde à l’endroit supposé d’un gué.


Fond de cruche d’Epoque romaine. Photo: SP

Percée réelle

Mais il n’envisageait en aucun cas un établissement gallo-romain à l’emplacement du bourg actuel, rappelle la section d’archéologie et paléontologie de l’Office de la culture, qui a mené les fouilles. L’existence de la ville demeure néanmoins étroitement liée à l’ermitage d’Ursanne, le moine irlandais évangélisateur.

Selon la tradition, le disciple de Colomban s’était établi loin des hommes dans une nature bucolique, une sorte de «terra incognita». Les toutes dernières trouvailles archéologiques permettent désormais d’envisager une réalité plus nuancée.

L’origine romaine du tronçon de voie conservé au lieu-dit «sur la Croix», jusque-là controversée car plutôt mis en relation avec la fondation de l’abbaye de Saint-Ursanne, pourrait dès lors se révéler plausible.

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