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Il raconte le destin de «Dix petites anarchistes» imériennes

Dans son nouveau roman, qui sera verni ce jeudi à Saint-Imier, l’écrivain Daniel de Roulet évoque le destin tumultueux d’horlogères imériennes parties pour la Patagonie en 1871.

03 oct. 2018, 16:30
Des rêves d'Amérique bien souvent avortés (Hotel de los inmigrantes Buenos Aires, 1914). Photo de couverture du livre, Buchet et Chastel

Romancier, essayiste, auteur d’une «saga nucléaire» traduite en plusieurs langues, Daniel de Roulet (photo Héloïse Jouanard) publie «Dix petites anarchistes» (Buchet/Chastel), l’histoire à peine romancée d’horlogères de Saint-Imier qui s’embarquent pour la Patagonie avec la devise: «Ni Dieu, ni maître, ni mari». En 1871!

Interview en trois questions.

Daniel de Roulet, pourquoi ce livre sur une tranche d’histoire régionale, ce n’est pas votre terrain?

Je ne suis pas historien. J’ai fait un voyage de huit mois de la Patagonie à l’Alaska avec l’intention d’écrire un roman sur l’émigration des Suisses au 19e siècle. Mais je me suis aperçu qu’on ne parle que des success story, il existe peu de documentation sur tous ceux qui sont morts dans la misère. Eux-mêmes d’ailleurs mentent souvent dans leurs lettres au pays. En revanche, j’ai découvert qu’il y avait eu de nombreuses communautés anarchiques en Amérique du Sud.

Alors, c’est du roman, l’histoire de vos Imériennes qui dament le pion aux hommes, refusent un mari, fabriquent des montres au fin fond du Chili et finissent comme les «Dix petits nègres» d’Agatha Christie?

Elles n’étaient pas dix. Mais dans les archives de Saint-Imier, j’ai retrouvé les traces de ces femmes incroyables qui avaient tout quitté pour vivre selon leurs idéaux. Une utopie qui les a conduites de Patagonie à l’Argentine. Et le baron de Rodt, un Suisse qui régnait en roitelet sur l’île de Robinson Crusoé, au large du Chili, a bel et bien existé. J’avais aussi envie d’évoquer la ville de mon enfance, Saint-Imier, à la naissance de marques comme Heuer, Breitling, Longines. Toute la vie fluctuait au gré des crises économiques.

Quels sont les enseignements à tirer?

On a tendance à oublier à quel point les Suisses étaient pauvres au 19e siècle. On n’est pas loin des drames des migrants actuels. L’histoire sert aussi à cela, rappeler les drames des perdants même si, à mes yeux, les Imériennes du livre n’ont pas forcément échoué. Elles avaient un sacré culot.  

infos pratiques

Le livre: «Dix petites anarchistes», éd. Buchet/Chastel, 138 pages.

Le vernissage: Je 4 octobre à 19h30, salle des Rameaux, rue du Midi 6, Saint-Imier (proposé par Mémoires d’ici).

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