L’avenir politique de Moutier risque de ne pas se dessiner dans la sérénité. Dans ce contexte, les gouvernements bernois et jurassiens devraient avoir pour mission de calmer le jeu pour assurer la poursuite démocratique du processus visant à définir le destin de Moutier. Or la réaction du Conseil exécutif bernois, après la confirmation de l’annulation du résultat du vote du 18 juin 2017, est plutôt de nature à jeter de l’huile sur le feu.
On sait bien que ses positions concernant la question jurassienne sont pilotées par le ministre UDC Pierre-Alain Schnegg, dont on connaît le caractère tranché et l’analyse parfois outrancière. On sait aussi que l’Ours bernois a de la peine à voir s’affranchir le moindre lambeau de sa fourrure.
Mais le ton qu’il emploie pour juger le déroulement de la campagne et du scrutin de Moutier, en se disant «consterné par la gravité des violations constatées», alors même que le Tribunal fédéral devra très probablement encore se prononcer, est très surprenant. Jusqu’à nouvel avis, c’est le Conseil exécutif bernois qui pilote ce qui se passe dans le canton et qui a à la haute main sur son territoire. Y compris à Moutier.
Aujourd’hui, il semble reconnaître qu’il n’avait en fait rien à dire dans la cité prévôtoise. Quel aveu! Et il a l’air de se préparer à un nouveau scrutin en adoptant une position partisane et revancharde. Décidément, l’Ours ne sait pas tirer les leçons du passé.