Ce lundi, le Canton du Jura a fait savoir que, finalement, quatre entreprises ont soumissionné en vue d’obtenir les concessions d’exploitation de ses 38 lignes de bus, dont quatre concernent également le Jura bernois.
Trois d’entre elles sont connues. Outre la RATP – déjà active en Suisse notamment en sous-traitance pour les Transports publics genevois, dans le transport scolaire à Avenches, et au sein de l’entreprise de cars de tourisme Helvécie – les Chemins de fer jurassiens associés aux Transports publics fribourgeois et CarPostal ont également déposé leur offre pour reprendre les lignes de bus en question. Le délai pour entrer en lice courait jusqu’à jeudi soir.
Le nom de la quatrième compagnie de transport candidate n’a pas été divulgué. Plusieurs acteurs du milieu des transports citent l’entreprise espagnole Alsa parmi les firmes susceptibles d’avoir postulé. Pour sa part, syndicom, le syndicat des employés de CarPostal, regrette que la Chancellerie d’Etat n’indique pas de quelles entreprises il s’agit.
Cinq commanditaires
CarPostal ne craint-il pas que ses chances d’emporter le gros lot soient minimes, vu que c’est notamment «pour ne plus être à sa merci» que le canton du Jura a mis au concours l’ensemble des concessions?
«Non. Selon moi, nous avons toutes nos chances, parce que le canton du Jura aura un devoir d’impartialité lors de l’adjudication des concessions. Cela dit, il ne sera pas le seul commanditaire à étudier les candidatures», signale Philippe Cina, responsable vente pour la Suisse romande chez CarPostal. «Dans le rang des adjudicateurs, on trouve aussi l’Office fédéral des transports, le canton de Berne ainsi que les Villes de Delémont et Porrentruy. L’appel d’offres sera donc évalué par ces cinq commanditaires.»
Lien centenaire
Et si CarPostal – à cause du scandale qui a secoué ses bases – perd la partie, comment l’entreprise réagira-t-elle? «Nous analyserons les résultats et nous essaierons de comprendre ce qui a fait la différence. Ensuite nous tirerons les conséquences qui s’imposent.»
En outre, Philippe Cina rappelle que suite aux affaires de 2018, l’entreprise a été complètement restructurée. «La stratégie, l’organisation et la plupart des cadres dirigeants ont été changés. Par conséquent, CarPostal se porte candidat sous un nouveau jour.»
Secousses à Delémont
A ce stade, il lui semble utile d’évoquer le lien historique que CarPostal entretient avec le canton du Jura. «Cela fait près de cent ans que nous roulons sur territoire jurassien. Nous sommes en relation avec les responsables du canton depuis son entrée en souveraineté il y a quarante ans. Ces dernières années, les relations sont malheureusement devenues plus difficiles.»
La candidature de CarPostal pour emporter les lignes de bus tombe alors que le Conseil communal de Delémont a décidé de se séparer d’André Burri. En août, l’exécutif avait choisi cet ancien responsable du marché régional Ouest de CarPostal (jusqu’en 2014), et par la suite président de la filiale CarPostal France, comme chef de service de la cohésion sociale, de la jeunesse et du logement.
Un terme a été mis à la collaboration au motif qu’une instruction pénale a été ouverte contre lui en septembre. Ce dernier est en effet soupçonné d’être impliqué dans le scandale de fraude aux subventions.