«Si on ne fait rien, dans quelques années, le Doubs sera un égout.» Il n'y va pas par quatre chemins François Boinay, le directeur du Centre nature Les Cerlatez. Pour sensibiliser les habitants de la région, tant du côté suisse que français, à la fragilité de «leur» rivière, le Centre nature propose le samedi 31 octobre au Centre de loisirs de Saignelégier, une journée de conférences, d'ateliers et de débats autour du Doubs.
Organisée conjointement avec Pro Natura, le WWF, l'Association pour le parc régional du Doubs et le Pays horloger (région de France voisine), la journée est intitulée «Entre les parcs naturels régionaux français et suisse coule... une rivière: le Doubs». Histoire de remettre, si l'on peut dire, la rivière au milieu du parc. François Boinay envisage cette journée comme un point de départ pour lancer une réflexion plus large. «Il est plus utile de sensibiliser les gens à ces problèmes plutôt que de les culpabiliser ou d'interdire.»
Le directeur du Centre nature attend beaucoup des débats du soir, avec les politiques. Pourtant, s'il a invité la plupart des élus de la région, des deux côtés de la frontière, il n'a pour l'instant reçu aucune réponse ferme. Et il n'a pas non plus trouvé de médiateur. Il faut dire que la problématique, avec ses implications transfrontalières, est sensible, comme le résume François Boinay: «Le Doubs, c'est un sujet qui intéresse tout le monde, mais qui fiche un peu la trouille...» /nhe