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Antoine Flück jouera pour les anges

Enfant du Peu-Péquignot, Antoine Flück a tiré sa révérence, ce mercredi, à l’âge de 68 ans. Les mélodies folkloriques qu’il aimait tant jouer sur sa schwytzoise résonnent encore dans nos souvenirs.

26 mars 2020, 18:42
Antoine Flück, en 2011, content d'annoncer à la presse qu'il s'était remis à la schwytzoise, après avoir perdu un doigt lors d'un accident de travail.

Une grosse moustache habillait d’une belle bonhomie le visage d’Antoine Flück, décédé mercredi des suites d’une grave maladie, combattue avec courage durant six longues années. Il laisse son épouse Eliane et ses deux fils, Pascal et Yann.

Dans la mémoire de tous, surtout au Peu-Péquignot, le hameau situé sur la commune du Noirmont qui l’a vu naître il y a 68 ans, cet agriculteur restera ce passionné de schwytzoise devenu aubergiste du relais équestre du Peu-Péquignot tenu longtemps avec sa femme.

Passionné de musique folklorique

«Même si elle était mal aimée, parce que taxée de rustique et d’alémanique, il aimait tellement ça, la musique folklorique! Au point qu’il avait commencé par se lancer avec un groupe d’amis dans le milieu des années 1980», raconte Théo Schlappach, qui en a été un fidèle musicien pendant quarante ans. «Puis Antoine avait fini par organiser des minifestivals avec des formations vedettes dans le milieu des années 1990.»

Ces rencontres ont d’abord été organisées à la salle du Noirmont en décembre, puis, vers le 1er août, dans le hangar entre sa ferme et le relais du Peupé. Au fil des ans, elles étaient devenues si incontournables que la Radio Télévision Suisse s’était mise à les couvrir. Des centaines de personnes s’y bousculaient pour venir écouter les groupes invités et aussi, au passage, sa formation, baptisée Antoine et ses amis.

«Tout s’est arrêté lorsque nous avons vendu l’établissement, en 2014», raconte Eliane Flück.

«Notre groupe a été sollicité pour animer des croisières plus d’une vingtaine de fois», se souvient encore Théo Schlappach. «Nous avons sillonné le monde. C’était lui, le boss de la bande, dont les quatre membres ont parfois changé. Boute-en-train, il aimait raconter des gags et, généreux, il offrait volontiers les tournées.»

Doigt en moins, dextérité en plus

Il évoque l’accident de travail qui avait valu à Antoine Flück de perdre un doigt, en 2011. «A force de persévérance, parce qu’il tenait à pouvoir refaire de la schwytzoise, il avait fini par retrouver une jolie dextérité!»

Michel Reichen, dit «Mitchou», a aussi appartenu au quatuor. «Nous improvisions des airs sur notre instrument, à l’oreille, et non en lisant des notes sur une partition! Nous en aurions été bien incapables», assure-t-il. «Et si le lendemain on se souvenait encore du morceau, alors il entrait dans notre répertoire.»

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