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Vent de fronde contre les éoliennes

Jusqu'à présent, le Jura et le Jura bernois, berceaux des premières éoliennes de l'Arc jurassien, n'avaient pas de mouvement d'opposition structuré. Mais les choses sont en train de changer, avec l'émergence d'une association en cours de création.

28 janv. 2011, 12:02

Du Jura vaudois jusqu'à Soleure, les projets d'éoliennes se multiplient dans l'Arc jurassien. Une quarantaine de sites potentiels y ont été recensés, avec la possibilité d'ériger quelque 300 éoliennes. Si elles ont longtemps été considérées avec bienveillance, les éoliennes n'ont plus vraiment la cote. Mais jusqu'à présent, il n'y avait pas d'organisation structurée dans la région Jura-Jura bernois. Aujourd'hui, les choses commencent à bouger.

Portée par un collectif de citoyens-militants, une association interjurassienne est en cours de constitution. Michel Gueissaz, de Sornetan, en fait partie. Il se dit catastrophé de voir la méconnaissance du grand public face à cette problématique. «Dans le Petit-Val par exemple, les gens ne se rendent pas compte de l'impact des éoliennes de 140 mètres de haut prévues sur le parc de Lajoux-Rebévelier qui vont défigurer le paysage et leur vue. Mais comme ces machines ne se trouvent pas sur leur commune, ils ignorent en général ce qui se trame», déplore-t-il.

D'où la nécessité d'informer pour éviter ce qu'il considère comme un véritable massacre d'un patrimoine naturel incomparable. Cela dit, il constate que dans le Jura bernois, les réactions du public sont très différentes que dans le Jura, où le ton est beaucoup plus vif. «Nous devrons tenir compte de cette différence de mentalité dans notre stratégie d'information», relève-t-il. Ce qui conduira, sans doute, à la création d'une section Jura bernois au sein de la future association.

A Mont-Crosin/Mont-Soleil, FMB, via sa filiale sol-E Suisse, a en effet réussi à construire le plus grand parc éolien de Suisse sans soulever de vagues. Contrairement aux autres promoteurs, FMB a pris soin d'informer et de faire participer la population concernée. Aujourd'hui pourtant, les voix critiques sont plus nombreuses, même si elles sont bien moins virulentes que du côté jurassien. Michel Gueissaz déplore aussi la multiplication des sites, alors même que le courant éolien n'est pas rentable selon lui, puisqu'il doit être subventionné par le biais de la rétribution à prix coûtant. Un subventionnement qui est à l'origine de la course contre la montre à laquelle se livrent les promoteurs. Ils n'hésitent d'ailleurs pas à se battre comme des chiffonniers, à coups de procès, pour rafler la mise. Il se dit également frappé de voir la concentration des sites dans l'Arc jurassien, «comme si c'était la seule région de Suisse où il y a du vent». En fait, ceux qui ont défini ces sites se sont bien gardés d'y inclure la crête sud de la chaîne du Jura pour ne pas défigurer le paysage depuis le Plateau. Ou d'autres régions, comme l'Oberland ou les rives des lacs. Des égards qu'on n'a pas pris pour la population qui vit dans l'Arc jurassien, dénonce-t-il.

Il constate en outre que, contrairement aux grandes régions quasi désertiques de Californie où pullulent les éoliennes, l'Arc jurassien est densément peuplé et ne se prête guère à l'exploitation de cette énergie. D'autant moins que «selon divers experts, les éoliennes ne tournent qu'à 20% de leur capacité».

Dans ce contexte, le militant anti-éoliennes estime que si on veut vraiment miser sur les énergies renouvelables, c'est vers le photovoltaïque qu'il faut se tourner.

Et vite. /POU

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