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Une saga sur les flancs du Montoz

29 juil. 2009, 04:15

Rares sont ceux qui lui demandent un café Tschäppeler, du nom du voleur de poules qui squattait une grotte toute proche, au Jean du Grimm. Ce dernier, conteur hors pair, a néanmoins aussi sa saga. Celle d'un agriculteur devenu métayer-restaurateur sur les flancs du Montoz.

Quinze ans déjà que Jean Burger, alors agriculteur à Sous-le-Mont, a repris les destinées du Grimm quelques centaines de mètres plus haut en partant de Tavannes (1060 pour être précis). Jadis, il fit de la cuisine un passe-temps du week-end. Mais quand on est tombé dans la marmite du jambon, dur de revenir en arrière. «La semaine passée, j'ai servi à moi seul une moyenne de 60 repas à la carte par jour. Alors qu'au début de l'épopée, je ne m'imaginais pas aller au-delà de quelques assiettes froides le samedi et le dimanche...»

Les locaux, sis sur la commune de Tavannes, appartiennent à la toute-puissante bourgeoisie. Contrairement à d'autres métairies, le Grimm bénéficie depuis une décennie d'une route goudronnée. Désormais, on voit débarquer Mercedes et Ferrari. «S'il n'y a pas trop de bouse sur la route», ajoute notre hôte en glissant que cette évolution n'est pas forcément positive: «Certains doivent se rendre compte qu'ils ne sont pas au Palace de Gstaad!» Pourtant, les initiés parlent toujours du Grimm Palace. La faute à feu Paul Prêtre. Un bourgeois, évidemment. «Lors des travaux d'agrandissement, il avait répondu au téléphone en s'annonçant Grimm Palace. Certains s'en sont souvenus.»

Côté palace, notre homme n'a-t-il pas figuré sur un guide comme concoctant une des trois meilleures fondues de Suisse romande? Ses spécialités? Les rœstis à l'ancienne, la fondue et le pavé Pierre-Pertuis, un cuvard de bœuf. Sa clientèle provient des cantons de Berne, Neuchâtel, Soleure et du Jura, sans oublier la France voisine. «Un jour, j'ai même été payé en livres sterling. J'aurais dû les changer avant la dévaluation.»

De rares esthètes lui commandent un café Tschäppeler, du nom de l'ermite voleur de poules et videur de cages à lapins, qui squattait une grotte proche à laquelle il a donné son nom. Et qu'on retrouva mort au milieu d'un tas de foin. P (r) ince-sans-rire, le Jean a failli être malmené par un paysan bernois à qui il manquait une génisse: «Tu viens de la manger!» Quant à ces deux Bernoises qui lui demandaient s'il fallait une patente, il leur répondit par la négative en ajoutant qu'au-dessus de 1000 mètres, on ne payait plus d'impôts dans ce canton. C'est que notre Jean est le descendant d'une de ces familles anabaptistes chassées de l'Emmental et justement parquées ici... à plus de 1000 mètres. /pab

Ouvert du mercredi au samedi de 10h à 0h30, le dimanche de 10h à 18h. Renseignements au 032 481 20 53.

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