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Une cathédrale en miniature

Discret pavillon érigé au mitan du cimetière de Sonvilier, la chapelle mortuaire n'a rien de monumental malgré son hautaine austérité à la grecque. Les Journées européennes du patrimoine des 11 et 12 septembre présenteront publiquement l'édifice comme lieu de «cycle de vie» par excellence.

31 août 2010, 04:15

Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine, le libertaire international y vécut. Ferdinand Gonseth, le mathématicien et philosophe y est né. Sonvilier a ses lettres de noblesse. Et le cimetière, avec son portail néoclassique du 19e siècle, et ses chemins en croix double, domine la bourgade à l'histoire chargée. Au milieu, un curieux pavillon mortuaire semble accueillir autant les dieux de l'Olympe que les ouvriers qui ont façonné ce pays.

«Cette chapelle n'a rien de monumental mais elle parle d'une histoire, d'une volonté», explique le conservateur au Service des monuments historiques du canton de Berne Olivier Burri. Il faut donc prendre le terme de monument historique dans son acception allemande de «Denkmal», de mémoire, d'inscription collective dans un lieu. Cette chapelle ne déparerait pas dans un cimetière monumental italien comme celui de Milan, mais cet édifice à caractère intime et religieux paraît tout à fait étonnant par son style antique. «Son plan central combine la croix grecque et l'octogone», précise la fiche technique du patrimoine. En élévation, quatre pans obliques relient quatre travées en ressaut parées chacune de pilastres d'angle au coloris original rouge, d'une baie et sommées d'un fronton. L'entrée est rehaussée d'un portique. La salle polygonale se présente sous une voûte en arc de cloître.» Pour tout dire, il s'agit d'une cathédrale en miniature, surtout avec sa voûte étoilée de ciel bleu, évoquant les grandes églises, la cathédrale de Neuchâtel ou celle du vieux Montréal au Québec.

Etonnant, dans un village réformé qui cultive la discrétion et suit la tradition de solidarité et la vertu de l'entraide ouvrière sur les pas de Fritz Marchand (19e siècle), autre personnage historique de Sonvilier. L'édifice, unique dans la région, avait été offert en 1905 par un certain mécène Henri-Ulysse Courvoisier. Il a connu une rénovation complète en 1956 et a été orné d'une double fresque assez dépouillée, relativement typique de cette époque que l'on retrouve dans les écoles. Dessinée par l'enseignant Luc Monnier, la murale présente une technique de rapports entre les couleurs. Un bel effort d'iconographie.

Durant les 17es Journées européennes des 11 et 12 septembre, le grand public pourra visiter ce monument, manière de découvrir avec un regard neuf les lieux connus et moins connus de notre patrimoine. «Le patrimoine et le cycle de la vie» est le thème de cette année. Il s'agit autant des âges du patrimoine bâti qui compose nos lieux de vie et professionnels. /YAD

Heures de visites samedi à 14h, dimanche à 11h. Plus d'infos sur www.patrimoineromand.ch

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