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Un vison facétieux à s'en tordre les côtes

13 oct. 2009, 08:20

La salle de la Marelle n'était pas archicomble, dimanche, pour le premier passage de The Boulevard Romand et son «Vison voyageur». Qu'à cela ne tienne! Par ses éclats de rire, le public a été à la hauteur de l'intrigue. Quel imbroglio! Il fallait les esprits déjantés de Ray Cooney et John Chapman pour imaginer pareil feu d'artifice de mensonges et d'adultères. Le vaudeville classique et bon enfant nous avait habitués à un ou deux cocus tout au plus par soirée. Là, c'est un festival de retournements d'alliances.

Dans le théâtre de boulevard ordinaire, l'écheveau de mystère se démêle petit à petit jusqu'à l'acte final. Dans «Le vison voyageur», il continue de s'emmêler les aiguilles à tricoter jusqu'à une petite encablure du dénouement. Pfff! Une fille de joie n'y retrouverait pas ses clients.

La troupe débarquée à Tramelan sous la houlette du metteur en scène Jean-Charles Simon est forte de quatre acteurs et six actrices. Mais il faut bien admettre que, scénario oblige, le public a surtout dégusté un fabuleux face-à-face entre Thierry Meury et Pierre Aucaigne. Chacun d'eux s'est trouvé magnifiquement à l'aise dans l'un de ces rôles parfaitement antagonistes. Impeccable dans sa raideur, Mado Sierro a délicieusement arbitré le débat. Au-delà de ces ténors, les autres rôles passent vite au second plan, encore que les pitreries faussement naïves de La Castou contribuent subtilement à la saveur du produit fini.

La première partie (une heure et 10 minutes) est un peu longue, le rythme n'atteint pas encore son tempo frénétique et à l'entracte, on a le sentiment que tout est dit, que le méchant Meury sera puni à hauteur de ses frasques en moins de deux tirades supplémentaires. Que nenni, l'affaire ne fait que commencer et il faudra encore 54 minutes, sur un rythme démentiel cette fois, pour que l'on découvre que le mari volage est un cocu de première.

Au final, le pauvre Meury se retrouve bien seul parmi toutes ces «graines de Polanski», pour reprendre une tirade à succès, ajout de dernière minute à cette pièce qui se veut adaptée à la réalité locale autant qu'à celle du moment. Il lui reste La Castou, certes, mais qui voudrait d'une pareille pimbêche? /bdr

Le Locle, Casino-théâtre, jeudi 22 octobre (20h30). Vicques, salle communale, samedi 21 novembre (20h30) et dimanche 22 novembre (17h). Neuchâtel, théâtre du Passage, du 28 au 30 novembre, et du 2 au 4 janvier. Tramelan, salle de la Marelle, vendredi 11 décembre (20h30).

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