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Un quart des Tramelots se dit rattaché à la foi évangélique

Tramelan s'énerve quand l'extérieur prend ce village pour un repaire de mouvement religieux divers. Pourtant, un quart de sa population déclare appartenir à différents mouvements évangéliques. Qui entendent démentir leur réputation en coexistant pacifiquement et en dialoguant.

29 janv. 2009, 10:54

Dites au chancelier de Tramelan, Hervé Gullotti, que son village est un repaire de communautés fermées, et vous obtiendrez un démenti cinglant. Il n'en reste pas mois que plus de mille personnes, sur une population actuelle de 4238 habitants, déclarent ouvertement appartenir à un mouvement évangélique d'inspiration protestante. «Ce chiffre nous confère une image qui nous colle à la peau», avoue le chancelier tramelot.

La Fondation Mémoires d'ici, à Saint-Imier, avoue ne pas connaître d'études approfondissant les causes de cette diversité religieuse. Tout au plus estime-t-elle qu'elle est le reflet de la capacité d'accueil que le village a réservée à certaines communautés chassées de la plaine. Comme les anabaptistes, dont l'histoire a marqué le Jura bernois.

La réputation de repaire évangélique de Tramelan fait bondir Gérard Gagnebin, directeur des écoles primaires du village. «Ça m'énerve, parce que ce n'est pas vrai», fulmine-t-il. Avant d'expliquer n'avoir jamais connu de problèmes sérieux relatifs à la spiritualité, ni avec les parents ni avec les élèves. «L'école est laïque et enseigne l'histoire religieuse», explique le directeur. «Nous sommes rarement confrontés à des anicroches, et celles-ci se règlent par le dialogue. Nous respectons la liberté de croyance de chacun».

Les Tramelots démentent dans leurs actes agir chacun dans leur chapelle pour exprimer leur spiritualité. Du reste, les communautés évangéliques se parlent de plus en plus et s'invitent toujours plus pour des célébrations communes. Le canton de Berne ayant intégré fiscalement des activités des Eglises qu'il reconnaît (catholiques romains et chrétiens, réformés), il verse dans les documents relatifs aux recensements communaux toutes les autres communautés dans une catégorie «fous-y tout». Justement là où se pratiquent d'autres systèmes pour l'impôt ecclésiastique. Pour se financer, plusieurs communautés évangéliques ont recours en effet à la dîme, alors que d'autres comptent sur la générosité désintéressée de leurs membres.

A côté de la très grande diversité des religions présentes à Tramelan, la chancellerie communale constate même qu'une trentaine de personnes sont de religion «inconnue». Soit parce que cette dernière n'est pas déclarée, soit parce qu'elle ne peut pas être inventoriée.

«Allez savoir si les Japonais qui résident au village se déclarent shintoïstes ou bouddhistes», souligne Hervé Gullotti. «La religion est affaire privée et la diversité que nous connaissons est plutôt un enrichissement. Tramelan bouge, et c'est à la fois un slogan et une réalité». /PHC

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