Le Conseil exécutif avait arrêté des mesures d'allégement de 230 millions de francs pour le budget 2010 pour prévenir tout nouvel endettement. Grâce à ces efforts d'économie notamment, les comptes annuels 2010 affichent un solde positif, avec un excédent de financement qui s'élève à 165 millions, contre 5 millions budgétisés.
«Il n'y a pas de grandes surprises», a déclaré la directrice des Finances, Beatrice Simon, hier lors d'une conférence de presse. La crise économique qui a éclaté à l'automne 2008 a radicalement changé les perspectives de la politique financière du canton, qui a dû revoir à la baisse l'estimation de ses rentrées fiscales. Pour éviter tout nouvel endettement, le Conseil exécutif avait arrêté des restrictions budgétaires et concocté un train de mesures d'allégement lors de ses travaux de planification du budget 2010. L'amélioration budgétaire ainsi obtenue, de l'ordre de 230 millions de francs, a permis au gouvernement de présenter au Grand Conseil un budget 2010 tout juste équilibré.
Compte tenu de ce bon résultat, le Conseil exécutif propose au Grand Conseil de verser 137 millions au Fonds de couverture des pics d'investissement. Une somme qui financera l'achat aux CFF de deux bâtiments à Berne destinés à l'Université.
S'agissant des rentrées fiscales, les hypothèses pessimistes se sont confirmées: elles accusent un recul de 67 millions par rapport au budget. On note une hausse des recettes provenant des contributions, des revenus, des biens et des diverses contributions de tiers et une baisse des charges de subventions de fonctionnement en faveur d'institutions du secteur hospitalier, de biens, services et marchandises et d'intérêts.
Les perspectives à partir de 2012 sont bien plus sombres. Le plan mission-financement des années 2012-2015 table sur des déficits et des insuffisances de l'ordre de 400 millions. Principales causes: le recul du produit de l'impôt que va entraîner la révision de la loi fiscale (200 millions par an), la hausse des charges consécutives à la révision de la loi sur l'assurance maladie (Lamal) et à la réorganisation du financement des soins (300 millions par an). Et c'est sans compter sur l'adoption du projet populaire sur l'imposition des véhicules routiers, qui ampute encore les recettes fiscales de plus de 100 millions de francs, ainsi que les risques de réduction des distributions de bénéfices de la Banque nationale. Ce ne sont pas là des prévisions financières propices au rattrapage du lourd retard qu'accusent les salaires du personnel cantonal et enseignant. Le canton va devoir fournir de gros efforts, s'il ne veut pas perdre davantage de terrain sur le marché du travail.
Au vu des déficits annoncés, le Conseil exécutif a mis à l'étude un nouveau train de mesures d'allégement visant des coupes budgétaires de 200 millions. Et Beatrice Simon d'ajouter: «Le Conseil exécutif fera tout ce qui est en son pouvoir pour contenir au mieux les déficits». Déficits qui devraient se chiffrer en centaines de millions en 2012. /KJO