Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Un élevage de tortues en plein Saint-Imier

Ça grouille de tortues dans le jardin de Pierre-André Beuchat, à Saint-Imier. Cet employé de commerce à la retraite possède un véritable élevage de ces paisibles reptiles à carapaces. Une passion avant tout. Rencontre.

30 juil. 2009, 04:15

Gare à ne pas marcher sur une tortue! Car il y en a partout chez Pierre-André Beuchat. Depuis qu'il est à la retraite, l'ancien employé de commerce de Saint-Imier ne passe pas un jour sans bichonner ses protégées. Il les lave, les soigne, les nourrit, les hydrate et surtout gère leur hibernation, condition sine qua non pour qu'elles se reproduisent.

Cette passion des cheloniens lui est venue tout petit déjà. «Comme beaucoup d'enfants, j'ai eu des tortues. Et j'ai essayé de m'en occuper, au mieux. Mais la plupart mouraient», raconte aujourd'hui Pierre-André Beuchat. «Ce ne sont pas des jouets. Il ne faut pas les mettre dans les mains de n'importe qui», martèle celui qui est devenu un spécialiste hors pair des tortues terrestres. Les gens viennent de partout pour lui demander des conseils sur la vie de ces animaux.

Après les expériences ratées durant son enfance, ce passionné de reptiles à carapaces s'est donc solidement documenté sur la vie de ses bêtes préférées. Et c'est en 1995 qu'il a acheté son premier couple de graeca ibera, une espèce qui ne peut plus être importée aujourd'hui en Suisse. «Puis j'ai commencé à m'équiper et j'ai aménagé un petit enclos extérieur à l'aide d'une petite serre», explique-t-il avec toujours autant de passion. Car malgré leur carapace, ces animaux exigent un minimum de soins. Ces tortues au cou tordu, qui se nourrissent essentiellement d'herbe, ont notamment besoin de beaucoup de chaleur et d'humidité. L'Imérien a aussi fabriqué des couveuses dans le sous-sol de sa maison. Son premier bébé tortue a vu le jour en 1998. «Une véritable victoire!»

Aujourd'hui, la famille des reptiles a grandi. Pierre-André Beuchat possède un véritable élevage qui se compose de deux sous-espèces de tortues terrestres: sept graeca ibera (trois femelles et quatre mâles), que l'on trouve dans le bassin méditerranéen, et sept hermanni boettgeri (trois femelles et quatre mâles), qui proviennent surtout des Balkans. Et cette année, une trentaine de petites tortues sont venues s'ajouter à la grande famille. Et tous les œufs ne sont pas encore éclos...

C'est en mars que Pierre-André Beuchat a réveillé ses protégées après une longue hibernation dans la serre extérieure conçue à cet effet. En avril, place à l'accouplement, qui est précédé d'un rituel nuptial lors duquel le mâle poursuit la femelle, l'éperonne avec sa carapace et après l'avoir immobilisée, la féconde. A noter que la semence peut rester jusqu'à quatre ans dans la femelle!

Puis, la ponte s'étend entre mai et juin. La femelle creuse alors un trou, pond ses œufs (entre un et huit) et s'en va. Et c'est le soleil qui devrait faire le reste… On comprend mieux l'inquiétude de Pierre-André Beuchat, qui se substitue alors à la nature pour sauver les bébés tortues.

Silencieuses et tranquilles, ces tortues partagent le grand jardin de Pierre-André Beuchat avec une joyeuse bande de pigeons et de perruches et avec des chiens de la race berger des Shetland, qui font un peu plus de bruit que leurs voisins reptiles. Pierre-André Beuchat rêve maintenant d'acquérir une tortue charbonnière d'Amérique du Sud. De quoi donner une touche exotique à ce jardin presque zoologique. /MPR

Votre publicité ici avec IMPACT_medias