Le secteur industriel du Jura bernois se montre plutôt optimiste pour l'avenir, selon le baromètre du premier trimestre publié mercredi, qui indique une tendance entre hausse et stagnation. Les performances de l'horlogerie, notamment, ont un effet dynamisant. Mais la force du franc continue à peser lourdement sur la branche.
Dans l'ensemble, les entreprises sondées par la Chambre d'économie publique du Jura bernois (CEP) ont confiance dans le maintien ou l'augmentation de leur volume d'affaires par rapport au trimestre précédent. Les rares baisses attendues sont liées à l'atonie de la zone euro et aux désavantages monétaires qui en découlent.
Les prévisions quant aux investissements confirment cet optimisme relatif: les dépenses consenties devraient rester stables ou s'accroître pour la plupart des acteurs interrogés. De plus, la grande majorité d'entre eux s'attendent à conserver, voire améliorer, leur résultat opérationnel. Enfin, tous sauf deux perçoivent positivement le développement de l'entreprise à moyen terme.
Ces appréciations ne doivent pas masquer la différence qui apparaît entre la production horlogère, particulièrement en verve, et les autres secteurs, note la CEP. Celle-ci ajoute toutefois que le positionnement dans des marchés de niche ou la présence sur des marchés diversifiés permettent à de nombreuses entreprises non horlogères d'obtenir des résultats satisfaisants.
Lutte contre l'impact du franc fort
L'ombre au tableau demeure la persistance du franc fort, en dépit du taux plancher défendu par la Banque nationale suisse (BNS). Le baromètre industriel comporte une question flexible liée à l'actualité et qui, pour le premier trimestre, porte sur ce sujet.
Les sociétés actives à l'exportation subissent une forte pression sur les prix. Du coup, certains acteurs concèdent des rabais, d'autres cherchent à reporter les ajustements nécessaires sur le réseau de fournisseurs, alors que certains augmentent leurs prix en euros. Quelques-uns tentent de contourner le phénomène en négociant des paiements en francs.
En outre, à l'instar des entreprises suisses en général, celles du Jura bernois voient leur compétitivité affectée face à la concurrence européenne et perdent des parts de marché à cause de leur "cherté artificielle", dit la CEP. Enfin, dans cette région comme ailleurs, la pression accrue sur les coûts de production risque de conduire à des transferts de production à l'étranger pour limiter les effets du franc fort.