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Pas de tests dans le Jura bernois

28 sept. 2011, 09:33

Tant pour les enfants que pour leurs parents, le passage à l'école secondaire est une étape importante dans le cursus scolaire. Dans le cadre de la révision de la loi sur l'école obligatoire prévue en 2012, les députées UDC Béatrice Struchen et Käthi Wälchli avaient déposé une motion cosignée par 29 collègues. Elles demandaient au Conseil exécutif d'introduire des tests afin de «simplifier la procédure de passage au secondaire», et d'ainsi épargner aux enseignants le stress des entretiens de conciliation. Elles priaient le gouvernement de plancher sur deux variantes - l'une avec des tests généralisés, l'autre portant sur des tests en cas de désaccord à l'issue des entretiens.

Pour justifier leur requête, elles s'appuyaient sur un sondage du syndicat des enseignants Lebe, selon lequel près de deux tiers des profs «seraient favorables à l'introduction d'un test remplaçant l'entretien de conciliation et évacuant les pressions externes».

Dans sa réponse, le Conseil exécutif rappelle que cette motion est de sa compétence exclusive, que c'est donc lui qui décide en dernier ressort. S'agissant du passage du primaire au secondaire I, il indique que la procédure est fixée dans une ordonnance et qu'elle a pour objectif d'orienter les élèves vers la section correspondant au mieux à leurs aptitudes et à leur développement présumé.

Les écoles francophones opposées aux tests

Par ailleurs, sachant que la décision de passage est délicate, la plupart des cantons procèdent à une évaluation globale. Celle-ci prend en compte les compétences en français, en allemand et en maths, et évalue l'attitude de l'élève face au travail et à l'apprentissage, sans oublier les observations des parents et l'autoévaluation de l'élève. Lors de l'entretien de passage, les parents sont entendus, le but étant de trouver un accord avec les enseignants sur le type d'école que fréquentera l'enfant. Un entretien de conciliation est organisé en cas de désaccord.

A propos du premier point de la motion, le Conseil exécutif note tout d'abord que «la procédure de passage actuelle a fait ses preuves», raison pour laquelle il rejette la mise en place d'un test généralisé. Ce dernier donne une image instantanée, dont le résultat peut être influencé par la forme de l'élève le jour J, ou par sa peur de l'examen. De plus, les résultats peuvent aussi être biaisés dans la mesure où certains profs pourraient donner priorité aux disciplines faisant l'objet de tests par rapport au contenu d'autres branches. Qui plus est, «les parents qui en ont les moyens feront davantage suivre des cours préparatoires à leurs enfants. Cela renforcera les disparités sociales et augmentera l'inégalité des chances.»

En revanche, le gouvernement se montre beaucoup plus ouvert à propos de tests pour remplacer l'entretien de conciliation, afin de décharger le corps enseignant. A partir de la rentrée 2013-2014, la Direction de l'instruction publique prévoit d'autoriser les directions d'écoles à décider de l'affectation des élèves à un type d'école sur la base du résultat du test. Sachant que, ces dernières années, les profs n'ont effectué que de rares entretiens de conciliation, «le Conseil exécutif part donc de l'hypothèse que peu de parents inscriront leur enfant à un test». Il précise que si un test cantonal standardisé a été élaboré, «les écoles primaires restent toutefois libres d'effectuer leurs propres travaux d'évaluation comparative».

S'agissant de la partie francophone du canton, le gouvernement indique que les directions d'écoles se sont opposées à la mise en place d'un test, si bien que «celui-ci n'aura en tout cas pas lieu dans cette région».

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