Il est définitivement révolu le temps où les bateleurs se livraient à des tours de passe-passe, cependant que les forains haranguaient la foule avec force boniments sur les champs de foire pour vanter leur bricole. On se souvient même de l'un d'entre eux, connu loin à la ronde, portant le surnom très suggestif de «Billige Jakob» qui claironnait fièrement: «Plus je vends, plus je perds.»
Hier, la traditionnelle foire d'automne de Saint-Imier a connu son lot de visiteurs, peut-être un peu moins nombreux que d'habitude, malgré la clémence du temps. C'est dire que les étals n'ont pas été pris d'assaut et que les curieux et autres badauds étaient plus nombreux que les acheteurs proprement dits. Ces foires gardent néanmoins toute leur raison d'être, dans la mesure où elles perpétuent des pratiques ancestrales. Elles ont en outre une autre vertu, celle de permettre des rencontres fortuites, l'occasion aussi de converser autour du verre de l'amitié, tout bénéfice pour les restaurateurs... /obo