Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Les salaires seront-ils honorés?

22 juil. 2011, 07:02

Le spectre d'une faillite imminente s'éloigne quelque peu pour Swissmetal. Mercredi, tard dans la soirée, le groupe métallurgique annonçait avoir obtenu un sursis concordataire provisoire de deux mois pour son entité Swissmetal Industries, qui regroupe les deux sites de production de Reconvilier et de Dornach. L'usine Busch-Jaeger, à Lüdenscheid (Swissmetal Lüdenscheid GmbH) n'est pas concernée.

Dans son communiqué, le groupe indique que la direction et le conseil d'administration, en collaboration avec l'administrateur de la procédure, vont mettre les bouchées doubles et examiner toutes les options permettant le maintien de tout ou partie de l'entreprise. Dans ce contexte, Swissmetal indique que les discussions se poursuivent avec la société française Le Bronze industriel. Mais pour l'heure, il n'y a toujours rien de concret.

Travailleurs en assemblée

A l'invitation du syndicat Unia, quelque 150 travailleurs de l'usine de Dornach se sont retrouvés hier après-midi, sur le parking du site soleurois. Parmi eux, de nombreux frontaliers français qui forment un bon tiers de l'effectif. Cette assemblée était la seconde organisée depuis l'arrêt de la production décrété le 4 juillet dernier par le conseil d'administration que préside Martin Hellweg.

Membre du comité central et responsable de la branche Industrie du syndicat Unia, Beda Moor a fait le point de la situation, informant notamment les participants sur ce que signifie ce sursis concordataire. Il leur a bien expliqué qu'il ne s'agit pas d'une mise en faillite, mais au contraire d'une mesure de sauvegarde de l'arsenal juridique suisse qui permet d'éviter qu'un créancier ne réclame la mise en faillite d'une entreprise surendettée. Cela donne ainsi un peu de temps pour trouver des solutions afin d'essayer de sauver tout ou partie de l'entreprise. «Dans le contexte actuel, l'octroi du sursis concordataire est plutôt rassurant.»

En fait, a-t-il précisé, Martin Hellweg et son conseil d'administration ne peuvent plus agir à leur guise. Pour toute décision, ils doivent en référer au commissaire du sursis concordataire. «Sans son aval, ce conseil ne peut rien décider, pas plus que les banques créancières. Cela donne au moins temporairement, une certaine protection aux travailleurs.» Cela dit, il n'a pas caché que la situation restait très critique et a conseillé aux travailleurs «de s'inscrire, à titre préventif, auprès de l'ORP de votre région».

Payé ou non?

Une des principales préoccupations des travailleurs est de savoir s'ils toucheront leur salaire à fin juillet. «C'est évidemment une de nos priorités, mais en ce moment, nous ne pouvons vous donner de garantie absolue, car nous n'avons pas accès à la comptabilité», a expliqué Beda Moor. Il a toutefois indiqué que le directeur des finances Arturo Giovanoli avait affirmé que les salaires seraient versés.

S'agissant de l'avenir, Beda Moor a bien sûr évoqué les discussions en cours avec l'entreprise française Le Bronze industriel, indiquant qu'Unia avait cherché à prendre contact avec la direction, mais sans succès pour le moment. Il s'est dit convaincu qu'un rachat, au moins partiel, était possible, car l'entreprise a encore une solide substance industrielle et son personnel dispose d'un précieux savoir-faire.

Dans la situation actuelle, les licenciements de 290 collaborateurs du site de Dornach risqueraient d'empêcher toute reprise de l'entreprise, et condamneraient de facto les deux autres sites. Avec l'appui des travailleurs, Unia exige donc la reprise de la production à un niveau maximal dès le 8 août, soit après la fermeture de deux semaines prévue sur les deux sites pour cause de vacances.

Le syndicat s'est aussi voulu rassurant à propos de la caisse de pension, soulignant que c'est une institution totalement indépendante de l'entreprise.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias