Le président du conseil d'administration des FMB Urs Gasche, ainsi que le président de la direction de l'entreprise Kurt Rohrbach ont répété aujourd'hui devant la presse à Berne que la sûreté de la centrale était une priorité absolue. Ils ont rappelé tous les contrôles qui ont été effectués depuis les événements au Japon.
Le groupe d'électricité a transmis aujourd'hui un rapport sur la centrale à l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN). L'IFSN va évaluer les explications des FMB portant sur la sécurité sismique et le système de refroidissement séparé pour les bassins de stockage du combustible.
Arrêt pas exclu
Dans leur volonté de rassurer la population, les FMB insistent sur le fait que Mühleberg, plus ancienne centrale nucléaire de Suisse, sera arrêtée si sa sécurité n'est plus assurée. «Immédiatement et sans tenir compte des aspects économiques et d'économie énergétique», a souligné Urs Gasche.
La pression politique sur l'exploitant de la centrale nucléaire ne cesse d'augmenter. Le gouvernement bernois, à majorité rose-verte, lui a demandé hier de se préparer à l'»éventualité» d'un arrêt rapide de Mühleberg. Il a aussi évoqué le retrait de la demande d'autorisation générale pour la construction d'une centrale.
Reste qu'un arrêt aura des conséquences sur l'approvisionnement en électricité dans le canton de Berne. Pour Kurth Rohrbach, si les FMB devaient remplacer à court terme la production de Mühleberg, il leur faudrait alors avoir recours à des importations de courant d'origine fossile entraînant une hausse des émissions de CO2.
Centrales à gaz
Les FMB expliquent qu'un arrêt «prématuré» de la centrale, motivé par une décision politique, pourrait également obliger à produire du courant issu de nouvelles centrales à gaz en Suisse. Une autre piste consisterait à relancer des projets dans le domaine des énergies renouvelables.
Mais en raison des oppositions de citoyens et d'organisations de défense de l'environnement et des procédures complexes, la mise en oeuvre de tels projets prend du retard, relève FMB Energie SA. Le groupe dit attendre davantage d'ouverture au dialogue de la part des opposants et plus de souplesse de l'administration. /ats