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Les accros de la Toile peuvent se faire soigner à Tramelan

Ils sont de plus en plus nombreux ces nouveaux «toxicomanes sans drogue» qui abusent du net. Au point de négliger les activités essentielles de l'existence. L'Envol à Tramelan veut réagir et étend ses offres de soins à ces malades du net. Une première en Suisse.

13 mai 2009, 06:05

Face à la montée en puissance d'internet et à son accessibilité toujours plus importante, des personnes à risque développent une dépendance psychologique à cette technologie. L'Envol à Tramelan, centre spécialisé en alcoologie depuis 1995, s'est penché sur ces problèmes liés à la cyberaddiction et a décidé de prendre le taureau par les cornes.

L'institution tramelote bien connue des milieux tant médicaux que sociaux du Jura bernois a étendu ses offres de soins et propose un lieu d'accueil à ces internautes invétérés. Le canton de Berne a accordé une autorisation pour un projet pilote de trois ans qui permet à l'Envol de proposer dès à présent trois places pour toute personne majeure atteinte de cette addiction. Une première du genre en Suisse.

La durée du séjour sera établie en fonction des objectifs fixés dès l'entrée. «Les séjours seront vraisemblablement moins longs que pour les personnes dépendantes de l'alcool, car le corps est moins touché», indique Léonard Vullioud, chef du projet et psychologue à l'Envol depuis 2005. Mais comment soigner une addiction à la toile? «Il faut avant tout mettre le patient à distance d'internet puis essayer de développer d'autres activités avec lui», explique le psy de Tramelan, spécialisé dans les addictions.

Si dans bon nombre de situations une prise en charge ambulatoire est jugée suffisante pour changer de comportement et retrouver la liberté d'utiliser internet de façon non problématique, un traitement résidentiel semble incontournable dans bien d'autres cas. Un accompagnement des proches est essentiel aussi dans l'offre de l'Envol, car les demandes d'aide proviennent en grande partie de l'entourage de l'internaute.

Selon Léonard Vullioud, il existe trois grandes catégories de cyberaddicton: la dépendance au cybersexe (visionnage et recherche de matériel pornographique), la dépendance aux cyberrelations ou relations interpersonnelles en ligne (facebook, chat, etc.) et enfin l'addiction aux jeux.

Comme il le fait déjà depuis 1995 avec les personnes dépendantes de l'alcool, l'Envol compte donc offrir aux accros du net un cadre qui permet de retrouver une hygiène de vie non seulement par rapport à internet; mais également dans la gestion du temps à travers divers ateliers et à tous niveaux pour une vie épanouie.

«Le patient occupera sa matinée dans les différents ateliers alors que l'après-midi sera consacré aux aspects thérapeutiques», précise le psychologue. /MPR

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