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Le voyage de Frèdox explore la zone humide

Dès vendredi, les cimaises du CIP à Tramelan proposent un voyage initiatique dans les tourbières des Franches-Montagnes. Cette exposition des photographies de Frédéric Charpié, alias Frèdox, fera l'objet d'un livre d'art à paraître à fin novembre aux Editions du Raimeux, à Moutier.

29 sept. 2010, 11:47

Frèdox se déclare pour les lentes, très lentes captations du paysage. Au point que l'image, chez le photographe, peintre et sculpteur, paraît totalement vouée à un très long voyage au ralenti dans la nature, dans le tréfonds de l'homme, dans l'imaginaire. Secrètement, Frédéric Charpié piste le moindre frémissement de vie, là où celle-ci aurait commencé, en zone humide, tout au fond de la mémoire des sphaignes.

L'exposition qu'il accroche au CIP, à Tramelan, révèle tout cela et plus encore. «Je pénètre dans cette verdure comme on glisse dans un grand drap de soie», écrit-il dans son ouvrage dont feront partie les photos et intitulé «Un voyage au cœur des tourbières». La monographie paraîtra aux Editions du Raimeux, à Moutier.

Ici, l'œil du photographe croise celui de la tourbière. Comme un jeu de miroirs, de ceux qu'il a mis au point par le photo-langage: une pratique consistant à interpréter une image pour y détecter un paysage intérieur, lequel aurait le pouvoir de réinstaller une personne psychologiquement nouée, dans le monde du vivant.

Mais le maître socioprofessionnel avait besoin d'autres acteurs pour évoluer dans les tourbières des Franches-Montagnes: Gabriel Charmillot, poète libertaire, qui fouille l'enfouissement des mots, et Christian Schneiter, l'empailleur qui place ses animaux hybrides dans les touffeurs de la nature. La narration suit donc le schéma du fantastique. Un crapaud y joue les démiurges tel un médiateur entre les formes usinées et la nature.

Car Frèdox est un adepte du Land'Art. Ses interventions in situ donnent lieu à des installations équivoques. La confrontation entre l'immense richesse des tourbières, telles que les étudient les scientifiques du Centre des Cerlatez, et l'imaginaire, provoque volontairement une hypersensibilité au destin de l'homme et de son milieu. Techniquement, ses trois grands formats d'impression directe sur plexiglas et les 20 petits formats épient les moindres changements aquatiques de la tourbière. /YAD

A voir au CIP, à Tramelan, du 1er au 28 octobre; du lundi au jeudi de 8h à 20h, vendredi de 8h à 17h, samedi et dimanche de 14h à 17 heures

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