Aventurier de l'extrême, l'Imérien Vincent Scheidegger a réussi l'exploit de rallier, en 100 jours, les camps de base des 14 plus hauts sommets de l'Himalaya. Durant son périple de 3300 km, ce sportif a surtout souffert de la solitude.
«Je vais maintenant reprendre pied dans la vie quotidienne après avoir été sur une autre planète», a raconté ce matin à St-Imier ce menuisier de 36 ans en évoquant son périple du glacier Baltoro, au Pakistan, à Lukla, au Népal. Une aventure humaine et sportive qui a permis de récolter quelque 120'000 francs en faveur d'un hôpital de Lukla.
Plus de 3300 km
Sur les 3300 km parcourus par ce père de famille dans la chaîne de l'Himalaya, plus d'un tiers l'ont été seul. «Le plus difficile aura été l'absence de ma famille et l'ennui», raconte avec modestie ce marathonien. A cela s'ajoutent les températures extrêmes, de -15 degrés au réveil à +40 dans la journée, le sable, les cloques ou les diarrhées. Il aura utilisé quatre paires de chaussures.
Il a atteint l'hôpital de Lukla le 15 décembre. Pour réaliser son périple, il n'a jamais respecté les paliers d'altitude, un choix qui s'est traduit par des maux de tête. Il a franchi quelque 40 passages entre 4000 et 5000 mètres. Mis à part du racket par des hommes qui se présentaient comme des rebelles maoïstes, cet habitant de St-Imier n'a pas connu de grosses frayeurs.
Savourer la vie
Père d'un petit garçon, Vincent Scheidegger n'a dans l'immédiat pas de projets. «Je veux prendre le temps de vivre», affirme celui qui a déjà fait de nombreuses courses en haute montagne. Le budget de cette aventure s'est élevé à 60'000 francs, dont 40'000 récoltés grâce aux partenaires. Le reste a été payé de sa poche, notamment avec le budget vacances de plusieurs années. /ats