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Le gril n'a plus de secrets pour lui

22 juil. 2011, 06:38

Beaucoup prétendent que le véritable sport national, en Suisse, c'est la grillade. Il suffit de partager quelques instants avec Beni Blaser, fondateur du «Seeland Barbecue Team», pour se rendre compte que la grillade est une activité tout sauf banale. Qu'on se le tienne pour dit: la grillade est un sport, un art, un rite. Il ne suffit pas de placer un morceau de viande sur le gril et d'attendre que ce soit cuit. Le chemin qui mène à la perfection est en effet semé d'obstacles, que seuls les plus avisés maîtrisent souverainement. Le degré de cuisson et le goût dépendent en effet d'un certain nombre de paramètres. Après la présentation des ustensiles, combustibles, herbes aromatiques, ingrédients, marinades, sauces et garnitures, Beni Blaser se présente comme un autodidacte. Il a appris seul et sur le tas tout ce qu'il sait sur l'art de griller juste. Certes, son apprentissage de cuisinier et de traiteur le prédisposait aux succès futurs. Durant onze ans, il a dirigé un service de traiteur à Bienne, une activité qui l'a souvent placé derrière le gril.

Troisième Européen

Mais c'est la lecture d'un article paru en 2001 dans le «Schweizer Illustrierte» qui lui a donné l'idée de se spécialiser dans le barbecue. Il présentait en effet «Grill-Ueli», le champion de Suisse en titre de la spécialité. «Cela m'a donné l'envie de me mesurer aux meilleurs», explique Beni Blaser. La même année, il s'inscrivait aux championnats d'Europe de barbecue et fondait, avec son épouse et un collègue, le «Seeland Barbecue Team». Trois mois avant la compétition, il a reçu le menu que devaient maîtriser les candidats. L'équipe s'est donc préparée: lecture de livres spécialisés, création de recettes et entraînement quotidien sur le gril. Les efforts consentis ont payé, puisque les Seelandais ont terminé à la troisième place dans la catégorie «beef». Depuis, le trio dispute régulièrement des championnats de grillade, mais plus tellement sur la scène internationale, «par manque de temps». La dernière grande compétition disputée par Beni Blaser remonte à 2005, en Allemagne, où il a fini à la 27e place sur 63 participants. En 2002, il avait obtenu un excellent cinquième rang catégorie «chicken» et «beef» aux championnats du monde, disputés cette année-là aux USA. Lors des championnats de Suisse, les Seelandais sont toujours montés sur le podium, mais n'ont jamais remporté le titre national. «Je ne le prends pas mal», précise Beni Blaser, déjà très fier d'avoir régulièrement fait partie des meilleurs. «Et puis dans ma carrière, j'ai battu des champions du monde, des champions d'Europe et des cuisiniers professionnels».

Transmission de son expérience

Agé aujourd'hui de 51 ans, il est lui-même devenu un vrai pro, un traiteur spécialisé dans le barbecue. Avec son fidèle «Smoker», il se déplace de fête en réception, ou alors donne des cours sur l'art de griller. Que ce soit dans les compétitions ou dans les cours, la plupart des champions de la grillade sont des hommes. Est-ce à dire que le barbecue, et la philosophie qui l'accompagne, n'intéresse pas les femmes? «Je crois que les hommes aiment bien ça, parce qu'ils pensent que c'est une activité simple et qu'ils seront à la hauteur pour l'effectuer», se risque-t-il en guise d'explication. «Mais ils se trompent lourdement». La répartition traditionnelle des rôles est d'ailleurs en vigueur chez les Blaser: c'est Beni qui est au gril, son épouse Cora s'occupant de tout le reste. Et elle le fait très bien, puisqu'elle a remporté en 2006 le titre de «Miss Barbecue» de la Swiss Barbecue Association.

Nouveaux centres d'intérêts

Aujourd'hui, Beni et Cora Blaser ont diversifié leurs activités. Depuis Lamboing, où ils habitent depuis plus de dix ans, ils organisent en effet des trekkings avec des lamas et des ânes. Ils proposent des excursions (d'une demi-journée à quatre jours), qu'ils combinent bien entendu avec des soirées barbecue. Ils ont acheté leurs premiers lamas en 2002, «juste comme ça, parce que nous avions une écurie». Ils ont eux-mêmes dressé ces animaux pour en faire des compagnons de randonnée. Les ânes sont venus plus tard, en 2009, pour permettre aux randonneurs fatigués de monter de temps à autre sur leur dos. Les six lamas et les quatre ânes partagent aujourd'hui l'étable avec trois alpagas (des camélidés originaires des Andes) et 90 moutons de deux races distinctes: des moutons de Ouessant (moutons nains), que Beni Blaser qualifie de tondeuses écologiques, et quelques moutons de montagne, dont le destin est de finir, tôt ou tard, chez le boucher.

Liens:
www.barbecue-service.ch;
www.lamatrekkingtessenberg.ch;
www.zwergschafe.ch

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