Près d'une centaine de personnalités de l'économie, de la politique, de la culture et de la société civile se sont retrouvées hier en fin de journée au Centre interprofessionnel de perfectionnement (CIP), à Tramelan, à l'occasion de la cérémonie officielle marquant les 20 ans de ce centre. Un CIP dont la naissance fut laborieuse, a rappelé son directeur Didier Juillerat. Pas facile, au départ, de faire vivre une institution centrée sur la formation continue, alors que le réflexe de la formation continue n'en était qu'à ses balbutiements.
«C'est paradoxalement la crise des années 1990 qui a permis au CIP de se faire connaître, car il était alors urgent d'offrir une formation ou une reformation aux chômeurs», a-t-il souligné. Et de relever que la force du CIP est d'avoir toujours offert des prestations orientées vers l'employabilité, des formations de qualité, officiellement certifiées et, si possible, organisées sous forme de modules.
Au cur d'une région industrielle, le CIP a su développer des offres de formation pour adultes dans le domaine du décolletage, puis de l'horlogerie et de la mécanique. Et elles ont connu un tel développement qu'en 2009, l'institution a pu inaugurer son centre technologique regroupant les secteurs industriels sous le même toit dans l'espace Defi, à deux pas du site.
Si le CIP peut se targuer de belles réussites, «les défis à venir sont encore nombreux», a poursuivi le directeur, citant les besoins de main-d'uvre en mécanique et décolletage, mais aussi les besoins de reconversion en constante augmentation, puisqu'aujourd'hui, six personnes sur dix au moins exercent un second métier dans leur vie.
Du rêve à la réalité
Marc Labbé, président du conseil d'administration, a évoqué ce 20e anniversaire en 20 petits tableaux, du projet initial né d'une vision de Willy Jeanneret, en 1972, à ce centre d'excellence en matière de formation continue, connu et reconnu loin à la ronde, récompensé en 2005 par la Fédération suisse pour la formation continue qui lui a attribué son prix.
Station spatiale
Le président du Conseil exécutif Bernhard Pulver n'a pas caché qu'en découvrant le CIP pour la première fois, il avait ressenti une double impression, «celle de découvrir, côté étrangeté, une énorme station spatiale construite avec méthode, à chaque vol orbital, par adjonction d'un secteur supplémentaire, et en même temps, de découvrir, côté réalité, un espace géographique rassurant de la région du Jura bernois».
Enfin, le secrétaire général de la Convention patronale de l'industrie horlogère François Matile a salué la contribution du CIP pour l'industrie horlogère: grâce aux formations modulaires offertes, plus de 600 chômeurs de la région ont ainsi pu acquérir une formation et retrouver un emploi. Il a aussi relevé l'énorme travail réalisé par la direction: il y a 20 ans, le CIP a reçu un instrument de grande qualité, mais on lui a confié une mission difficile. / pou