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L'ombre du corbeau plane à Nods

11 nov. 2011, 04:15

«J'ai tout de suite apporté la lettre au bureau communal. Je ne garde pas ça», s'indignait hier une personne âgée de Nods. Comme plusieurs autres Niolas, elle a reçu une lettre du corbeau. La retraitée poursuit: «On pensait que cette histoire était terminée mais ça recommence.» La missive accuse un homme du village de viol sur une fillette de 11 ans, en indiquant son nom, une adresse et un numéro de téléphone, comme nous l'avons relaté dans notre édition d'hier. En 2009, une affaire similaire avait déjà secoué la commune, incriminant le même homme.

Le village de Nods était caché sous un épais brouillard, hier matin. Symbole de la confusion dans laquelle sont plongés les 750 habitants de la localité du Plateau de Diesse. Alors que tout le monde pensait que le corbeau s'était envolé à jamais, la lettre a produit l'effet d'une bombe. Les rumeurs circulent. «Je ne m'affole pas. Ça peut être vrai mais cette personne devrait porter plainte», commente une passante. Pour d'autres Niolas, le sujet est tabou. «Je ne veux rien dire!», lance une autre destinataire de la lettre. A la laiterie du village, personne ne souhaite aborder le sujet non plus. «Nous n'avons rien entendu et nous n'en pensons absolument rien», nous rétorque-t-on.

A l'administration communale, le maire Emile Gauchat et la secrétaire Viviane Sunier sont attristés et préoccupés par l'affaire. «J'aimerais que la population soit rassurée car le dossier est entre les mains de la police», explique le maire. Toutefois, les interrogations se mêlent à l'incompréhension. «C'est un assassinat moral pour cet homme et sa famille», s'indigne Emile Gauchat. «Si ces accusations sont réelles, l'auteur des lettres doit en apporter les preuves.»

D'étranges erreurs

Le maire n'a pas reçu de missive personnellement. Par contre, la secrétaire communale en a découvert une dans sa boîte aux lettres. «Je n'en avais pas reçu en 2009. Elles semblent avoir été envoyées à un groupe de personnes hétéroclites, choisies au hasard», analyse Viviane Sunier. Les autorités ont connaissance d'une dizaine d'autres destinataires. En tentant de joindre l'homme incriminé par le corbeau, nous avons remarqué que le numéro indiqué sur la missive n'était pas le sien mais celui de citoyens du Landeron. L'adresse non plus ne correspond pas à celle de l'accusé. La lettre est également parsemée de nombreuses fautes de français. Difficile de croire à des erreurs d'inadvertance!

L'homme mis en cause, lui, est resté injoignable.

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