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Grand retour du petit rhinolophe

08 juil. 2011, 09:02

Le Centre d'information et de protection des chauves-souris du Jura bernois peut d'ores et déjà marquer d'une pierre blanche l'année 2011. Depuis le 28 janvier de cette année, en effet, le nombre d'espèces de chiroptères répertoriées chez nous est passé de 16 à 17. A l'échelle suisse, forte de 28 espèces, ce n'est évidemment pas miraculeux. Notre climat et nos altitudes ne sont pas propices à de nombreuses chauves-souris par trop douillettes.

Commun dans le passé

Pour ce qui est du petit rhinolophe, l'espèce dont il est question, le climat n'est pas en cause. D'ailleurs sa découverte n'est en fait qu'une redécouverte, car dans les années 1950, il était connu de quelques sites de chez nous et relativement commun, avant de disparaître, du moins aux yeux des observateurs.

Le petit rhinolophe que l'on appelle aussi petit fer à cheval est encore plus discret que la majorité des autres chauves-souris. Ce ne sera jamais lui que l'on verra tournoyer autour des lampadaires, il fuit la lumière. Ses terrains de chasse sont des zones plongées dans l'obscurité, où il se repère sans difficulté par ses émissions d'ultrasons renvoyées par les haies et les bocages.

Dans nos régions, cette espèce est celle qui émet les ultrasons les plus aigus, frôlant les 112 kilohertz (kHz). A titre de comparaison, les jeunes enfants perçoivent parfois des sons jusqu'à 20 kHz mais cette acuité décroît fatalement avec l'âge.

Dans le Haut-Vallon

«Des ultrasons aussi aigus permettent une meilleure définition des structures «visualisées» par l'écho reçu en retour par les chauves-souris», explique Christophe Brossard, biologiste du bureau Natura qui représente le Centre d'information et de protection des chauves-souris du Jura bernois.

C'est d'ailleurs un collaborateur du bureau Natura, Valery Uldry, qui est à l'origine de la redécouverte du petit rhinolophe dans une grotte du haut-vallon de Saint-Imier.

Retour programmé

Ce retour était pressenti depuis quelque temps déjà puisque l'espèce avait déjà été retrouvée dans les côtes du Doubs ainsi qu'à Saint-Brais. Et puis, parce qu'une bonne nouvelle ne vient jamais seule, une deuxième observation a été faite dans notre région cette année.

C'est en effet à La Scheulte, à l'autre extrémité du Jura bernois qu'une autre biologiste, Esther Gerber, a démontré une seconde présence de petit rhinolophe. Les deux observations ont été faites en hiver et ce n'est pas une surprise.

C'est durant leur hibernation que ces chiroptères sont le plus faciles à observer dans des cavités naturelles.

Ils sont également faciles à reconnaître grâce à leur position suspendue avec les ailes couvrant parfaitement le corps et qui les fait ressembler à un fruit sec pendu à deux pédoncules.

Durant la belle saison, l'habitat des petits rhinolophes va changer. On les retrouvera par exemple dans les combles des maisons.

Rôle des structures

Qu'est-ce qui les a fait disparaître durant une bonne cinquantaine d'années? Pour Christophe Brossard, la cause peut être double. D'abord, le traitement chimique des charpentes a pu jouer un rôle. La banalisation des structures paysagères aurait fait le reste pour rendre notre région temporairement inhospitalière pour cette espèce.

Au fait, pourquoi ce nom de fer à cheval? «En raison de la forme caractéristique de son orifice nasal qui joue un rôle dans la fréquence très aiguë de ses cris d'écholocation», conclut Christophe Brossard. Voilà, vous savez tout.

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