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Du lac à La Chaux-d'Abel

30 déc. 2010, 10:14

Du port d'Auvernier, Frédéric et Deniz Pache ont largué les amarres avec leur petite Zeliha. Ils ont mis le cap sur la dernière maison de Sonvilier, aux confins du plateau franc-montagnard. Leur rêve se nomme «restaurant de La Chaux-d'Abel». L'accueil y est à l'image de leur jeunesse. La pêche.

La Chaux-d'Abel? Il y a vraiment de quoi en faire un fromage. La maison, une très belle bâtisse patrimoniale, n'était plus que le fantôme d'elle-même depuis qu'elle a fermé voici une bonne décennie. A Noël, le lieu a retrouvé sa beauté et son âme. Un jeune couple neuchâtelois y a réalisé son rêve. «Nous avons été totalement séduits par l'endroit avec son espace extraordinaire, sa rusticité tranquille, son authenticité. C'est cela que nous voulons restituer. Et puis, notre petite Zeliha, qui a 2 ans, adore les chevaux et les animaux», s'enthousiasment Frédéric et Deniz Pache.

Lui, le quart de siècle non avoué, elle, 23 ans, ont décidé de prendre racine là, au milieu de nulle part et de partout, au bord du réseau de ski de fond et du tourisme pédestre. De toutes petites radicelles qui ont déjà la force de la gentiane. «Le propriétaire, François Vorpe, nous a immédiatement fait confiance. Menuisier, il a tout retapé dans les règles de l'art. Regardez ce plancher tout en chêne», explique Frédéric Pache. Le cuisinier tenait avec son frère et sa mère, le Croquignolet, au port d'Auvernier. «Ma mère est originaire de l'île de la Réunion, mon père est un pur Perchette du lac», sourit le cuistot baroudeur, qui était déjà parti faire la moitié du tour du monde. Il y a deux ans, les deux frères deviennent papas quasi dans le même mois. Lui, prendra le large avec sa petite famille. A la fin de son gymnase, à La Chaux-de-Fonds, Deniz est descendue travailler au Croquignolet. De parents turcs, elle connaît aussi l'attrait des horizons. Le couple s'est bien trouvé: Madagascar, Réunion, Turquie, leurs voyages sont devenus gastrofamiliaux dans des décors d'anses et de mornes.

Mais à La Chaux-d'Abel, l'exotisme réside dans une cuisine authentiquement régionale. Il s'agit bien davantage d'une envie de simplicité et de qualité de vie que de concept. «Nous recherchons le vrai goût de la cuisine des grands-mères d'ici, le dimanche. L'originalité, nous la mettons dans les produits faits maison, dans la présentation et dans les petits vins de derrière les fagots.»

Ils ne le disent pas comme ça, mais chez les Pache, les produits s'épanouissent à la ferme. Un cochon de lait sera le fleuron de cette cuisine rustico-moderne. Et si une envie de poisson refait surface, c'est la truite de Soubey qui remontera le cours de la carte. Enfin, tout se passe dans l'intimité du lieu pour accueillir les personnes, toutes tranches d'âge confondues: deux salles de 24 places. Chez eux, les fumeurs ne seront pas campeurs, ils auront leur salle à part. Dans un proche avenir, à la table d'hôtes s'ajouteront les chambres d'hôtes. Mais dans l'immédiat, la famille affiche déjà complet pour la Saint-Sylvestre. En amont de Sonvilier, s'arrêtent les «matelots des pâturages», pour reprendre l'expression du barde local Vincent Vallat... /yad

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