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Cours d'appui pour doués

La «surdouance», mot barbare, n'est pas forcément la panacée que l'on croit. Souvent, les élèves doués d'un haut potentiel ont besoin de cours d'appui. Une classe pilote est ouverte depuis l'an dernier à Sonceboz.

12 janv. 2011, 11:28

Pour le responsable du cercle de l'enseignement spécialisé et directeur de l'école de Sonceboz Charles-André Broglie, le cercle d'études sur la prise en charges des élèves à haut potentiel intellectuel en est à ses balbutiements. Il s'agit de sensibiliser les collègues et les parents sur le phénomène de ces enfants qui peuvent rencontrer des problèmes d'adaptation dans les classes.

«Ce sont les parents qui doivent signaler que leur enfant présente une différence de potentiel», explique le professeur, en insistant sur le fait qu'un enfant ou un ado qui n'est pas dans la norme peut souffrir de sa différence. «Cela va toujours être comme ça?», avait questionné un enfant en porte-à-faux avec son environnement scolaire.

«Certains peuvent se démotiver complètement», insiste le pédagogue. On parle alors de véritable anorexie intellectuelle. L'enfant refuserait toute tâche simple jusqu'à l'échec scolaire. Il peut être complètement démotivé parce que systématiquement sous-stimulé», précise-t-il. En cas de suspicion de haut potentiel (HP), l'élève sera soumis à un questionnaire sur ses caractéristiques d'apprentissage (l'enfant HP pense souvent différemment), sur ses capacités de planification, son leadership et surtout ses motivations.

«Cela me dérange que l'unique critère de dépistage ultérieur soit le fameux QI, coefficient intellectuel. Ce qui me semble important, c'est l'écoute de l'enfant», poursuit Charles-André Broglie. «Celui en position de HP a des besoins particuliers. Il y a un décalage entre sa capacité intellectuelle et le développement psychique propre à son âge. Partant du mal-être que cela provoque, il est urgent d'avoir un lieu d'écoute.»

C'est ni plus ni moins des cours d'appui qui sont proposés par le patron de l'enseignement spécialisé. Des cours pris sur l'enseignement des maths et du français. En ce moment, cela représente de deux à quatre élèves. Saint-Imier a aussi mis en place une telle structure. Ceux de la vallée de Tavannes vont à Delémont. «Les élèves HP d'ici sont plutôt bien intégrés. Ils ne présentent aucune difficulté psychologique», rassure le maître. Ils sont très scolaires aussi. Il y a aussi des enfants qui sont en avance sans être HP. Ils peuvent, comme ces derniers, sauter une classe. Les cours spécialisés dispensés ne font pas partie du programme ni des cours à option. Il s'agit de quatre heures hebdomadaires facultatives orientées vers un domaine de recherche.

Le cercle de réflexion est régulièrement consulté par le Service de l'enseignement. Signe particulier, les animateurs de ces cours ne sont pas forcément titulaires d'un brevet d'enseignement. Ils doivent cependant être doués de dispositions particulières pour la créativité et la pédagogie. /YAD

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